Crousaz Jean-Pierre de (1663-1750) Pasteur et professeur. Père d’Abraham*. Études de théologie à Lausanne, puis à Leyde et à Paris. Diacre de la ville de Lausanne de 1694 à 1699. Professeur de philosophie à l’Académie dès 1700. Y introduisit la pensée cartésienne contre les ordonnances des autorités bernoises qui voulaient préserver l’orthodoxie. À la suite des ennuis qu’on lui suscita au moment de l’affaire Davel (1723) et de la polémique autour de la Formula Consensus, il partit pour la Hollande et enseigna la philosophie à Groningue de 1724 à 1726. Fut ensuite précepteur du prince Friedrich II von Hessen-Kassel* (1726-1733). Revint à Lausanne en 1732 et reprit dès 1738 sa chaire de philosophie qu’il garda jusqu’en 1748. Noua une vaste correspondance scientifique et écrivit plusieurs ouvrages de logique, de mathématique, d’esthétique ou de pédagogie qui lui valurent des attaques de la part des tenants de la stricte orthodoxie protestante. Dans son Examen du pyrrhonisme ancien et moderne (1733) il s’en prit de front à Pierre Bayle*. Membre de l’Académie royale des sciences de Paris. Contribua beaucoup à renseigner Turrettini sur l’affaire du Consensus à Lausanne et garda toujours de très bons rapports avec lui. Amitié agitée avec Jean I Barbeyrac* qui, dans ses lettres à Turrettini, restitue de manière détaillée et savoureuse le passage remarqué de de Crousaz et de sa famille à Groningue.
Bibliographie
DHS (notice de R. Francillon), 3, p.677; J. de La Harpe, Jean-Pierre de Crousaz et le conflit des idées au siècle des Lumières, Genève/Lille, 1955; A. Bandelier et S. Charles (éd.), Jean-Pierre de Crousaz: philosophe lausannois du siècle des Lumières, Lausanne, 2004 (volume de la Revue de théologie et de philosophie, n.136/1).