Lettre 4583 de Christian Rudolf Willading à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.W.6

Vôtre lettre m'a

Willading est très flatté de la lettre dont le Sénat de Genève l'a honoré et très reconnaissant de toutes les amitiés qu'il a reçues dans la ville; [Jean-Pierre] Livron pourra témoigner de son souvenir et de l'attention avec laquelle il a toujours demandé des nouvelles de JA. La princesse de Schwarzenberg a finalement fait relacher les 60 sacs de grains mais il a fallu payer 130 florins de frais. Willading regarde JA comme un homme heureux; il a une femme aimable et une famille qui, bien que minuscule, doit faire ses délices. L'expéditeur aussi a une femme qu'il aime et estime mais ils n'ont pas d'enfants. LL.EE. de Berne ont confié à Willading pour six ans le gouvernement du comté de Baden. C'est un honneur qu'il n'a pas cherché mais auquel ses amis l'ont porté. Il est heureux de pouvoir ainsi faire la connaissance des autorités helvétiques. Baden est assez triste en hiver mais, dès le printemps, il y a beaucoup de gens et les bains sont fort fréquentés. Il est logé en ville, les régnants lui ayant permis de rebâtir le château. L'arrivée du marquis [Turinetti] di Priero attire un grand monde et ils passent des moments agréables en sa compagnie et en celle de sa femme; ils sont tous deux fort gracieux. C'est un favori du prince Eugène. On ne s'aperçoit ni de sa grandesse espagnole ni de sa fierté autrichienne, qualité assez négative si on veut réussir dans les négotiations. Sa passion est d'avoir de beaux chevaux; il en a dix pour les carosses et dix à la monte. On aura d'ici peu une Diète générale pour la sécurité des frontières. On veut avoir une réponse catégorique de la France pour ce qui est des villes forestières. Di Priero présentera ses lettres de créance et demandera la levée de deux régiments pour Sa Majesté Impériale [Karl VI], ce qu'on devrait lui accorder. On dit que de Bonnac ne viendra pas et il fera bien puisque sa présence n'avantagera pas les intérêts de son maître [Louis XV]. On ne parle plus d'alliance avec la France. On n'écoutera aucune proposition à moins que les préliminaires qu'ils ont demandés ne soient pas accordés. S'il faut garantir l'Alsace, il faut que Genève et Neuchâtel y soient également. On verra beau jeu en Italie et le roi de Sardaigne [Charles-Emmanuel III] pourrait être la dupe de cette situation. Les Espagnols ont aussi des prétentions sur le Milanais. Pour indemniser don Carlos, il n'y a que Genève et le Pays de Vaud mais Willading espère que l'Angleterre et la Hollande entreront en jeu et feront repasser les Alpes aux Savoyards. Il vient de recevoir une lettre de Livron auquel il répondra bientôt en lui communiquant quelques nouvelles de la Diète.

Adresse

[Genève]

Commentaire

Lieux

Émission

Réception

Genève

Conservation

Genève

Cités dans la lettre