Lettre 127 de Jacques Papon à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.P.4

Si j'en Crois

Papon confie cette lettre au marchand Cramer [I], ce qui devrait en assurer une réception sûre. La providence les a fait passer par des épreuves bien rudes dans les terres de Bayreuth; des maladies cruelles ont emporté en trois mois la moitié des 700 personnes de sa vallée et, pour comble de malheur, ils ont été obligés de s'en aller dans des conditions bien fâcheuses. Ils sont maintenant installés depuis un an dans cette ville et avaient à l'origine le dessein de pousser plus loin. Mais certains amis leur ont conseillé de chercher plutôt à s'établir dans le pays et ils ont effectivement trouvé quelque chose du côté de Darmstadt, à quatre ou cinq heures de Hanau, sous un prince des plus débonnaires et avec des privilèges très avantageux. Les Français se sont répandus comme un torrent et se sont saisis des principales places du voisinage si bien que toutes les mesures des Vaudois ont été anéanties. Les voici plus errants et plus malheureux que jamais. Ils ont passé l'hiver dans des alarmes continuelles et tout l'argent qui restait a été dépensé. Le pauvre troupeau de Papon étant réduit à la dernière extrêmité et sur la voie de mourir de faim, il a pris la résolution de faire un voyage en Hollande pour supplier les Hautes Puissances de ne pas les abandonner et de les secourir en attendant qu'ils puissent gagner leur pain. Papon éprouve un grand chagrin de ne recevoir pas même un billet de son cousin JA. Il est ainsi sans nouvelles de lui et de sa mère, sa cousine. Il s'afflige de ce que ses parents puissent peut-être ressentir de la froideur à son égard. Il demande incessamment qu'ils se mettent en contact avec lui.

Adresse

Genève

Commentaire

Lieux

Émission

Réception

Genève

Conservation

Genève

Cités dans la lettre