Lettre 2282 de Samuel Turrettini Ă  Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.T.21

J'ai appris ici avec

Turrettini félicite JA de l'heureuse naissance de son fils [Marc] et fait des vœux pour que celui-ci puisse marcher sur les traces de son père. Depuis la dernière lettre, Turrettini a voyagé trois semaines en visitant un certain nombre de villes des Pays-Bas et les armées françaises et alliées. Il a ainsi eu l'occasion de visiter les Églises réformées qui ont été établies dans les vallées des Flandres par les alliés et qui sont entre les mains des Hollandais. Il y en a huit à Lille, Tournai, Douai, Menin, Béthune, Aire, Saint-Amand et Armentières. Dans ces villes, il n'y a pas beaucoup de monde qui ait embrassé la religion réformée mais dans le voisinage nombre de paysans qui avaient gardé un attachement pour la religion réformée viennent maintenant faire profession dans les villes. Les ministres de ces Églises sont surpris de voir combien de lumières des principales vérités de la religion ces pauvres gens avaient conservées dans leur cœur. Il est du reste probable que, si ces villes restent aux Hollandais, beaucoup de monde franchira le pas et se convertira. Les ministres de ces villes sont [Jean] de Labrune et prochaînement [Daniel] Loches à Tournai; Simond à Lille; Bonvoust et [Daniel] Mousson à Douai. L'Église de Lille a suspendu de la cène un certain Galliot de Genève qui est à moitié fou et qui est accusé d'avoir des sentiments dangereux sur la trinité et sur l'incarnation. Turrettini est à Paris depuis vendredi soir et il a vu les principaux Genevois qui y résident, en particulier [Jean-Louis] et [Julie] Calandrini, [Jacob (?) de Chapeaurouge-]Dauphin, [Jean-Robert] Tronchin et [Jacob II] Saladin. Il remercie JA de l'avoir recommandé à Dauphin qui peut rendre bien des services aux nouveaux venus dans cette ville. Il a vu aussi l'abbé [Jean-Paul] Bignon mais c'était un moment où celui-ci recevait beaucoup de monde et il n'a pas pu lui parler longuement; il avait à lui rendre les lettres de L[e] C[lerc, Jean] et de [Jacques] Basnage. Il a vu également l'abbé de Longuerue et son bon ami le père Le Quien qui l'a reçu très cordialement et s'est offert de lui faire connaître d'autres savants. Il a lu quelques-unes des harangues de JA et les estime infiniment. Turrettini lui a apporté, de même qu'à de Longuerue, des lettres de [Pierre I] Allix. Ici on s'attend à apprendre d'un jour à l'autre que la reine d'Angleterre [Anne Stuart] a déclaré au Parlement la paix avec la France. Le chevalier de Saint-George [James Francis Edward Stuart] a pris congé du roi [Louis XIV] et s'apprête à aller en Lorraine. Les alliés ont détaché en Champagne 2'000 soldats, presque tous de cavalerie, pour faire payer des contributions. Ils sont venus – dit-on – près de Reims.

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Genève

Commentaire

Lieux

Émission

RĂ©ception

Genève

Conservation

Genève

Cités dans la lettre