492 Lettres

Lettre 1399 de Jean-Frédéric I Ostervald à Jean-Alphonse Turrettini

[Neuchâtel] 10.05.1702 [10.05.1703]

Je vous suis bien obligé de la

Ostervald remercie JA de la peine qu'il a prise de lire les cahiers de son Catéchisme. Il avait eu quelques scrupules pour ce qui est de l'ordre à suivre dans les préliminaires et il avait pensé, comme JA et [Étienne] Jallabert, qu'il fallait mettre les preuves de l'existence de Dieu au début, sans attendre le Symbole, et qu'il fallait parler de la divinité du christianisme avant l'Écriture; d'autres raisons l'ont pourtant incité à suivre l'ordre qu'il a suivi. Il réfléchira encore à la q...

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[Neuchâtel] 10.05.1702 [10.05.1703]


Lettre autographe, signée. (F)
Bibliothèque de Genève, Ms fr 489 (f.48-49)

Budé, Lettres, II, p.396-399.


Je vous suis bien obligé de la


Ostervald remercie JA de la peine qu'il a prise de lire les cahiers de son Catéchisme. Il avait eu quelques scrupules pour ce qui est de l'ordre à suivre dans les préliminaires et il avait pensé, comme JA et [Étienne] Jallabert, qu'il fallait mettre les preuves de l'existence de Dieu au début, sans attendre le Symbole, et qu'il fallait parler de la divinité du christianisme avant l'Écriture; d'autres raisons l'ont pourtant incité à suivre l'ordre qu'il a suivi. Il réfléchira encore à la question. Le problème est qu'il a énormément de choses à faire et très peu de temps par conséquent. On veut établir à Neuchâtel des prières qui se feront tous les samedis soirs vers 18h [La forme des prières] ; mais ils ne veulent pas faire ces prières comme les autres ou lire la longue prière de la liturgie, qui est très peu propre à l'édification. Leur but est de faire le service divin, puisque les réformateurs l'ont terriblement défiguré, sous prétexte de le réformer. On veut faire entrer les actes essentiels, l'adoration, la louange, la confession des péchés, la lecture et les prières. Ils se serviront de ce qui a été en usage dans l'Église depuis longtemps. Pour le moment, on ne touche rien au culte, sauf pour le samedi soir, mais tout le monde dit qu'on les priera bientôt de faire de même pour le reste. Il en a parlé de manière plus diffuse à [Louis I] Tronchin. Ostervald s'étonne de ce que JA lui dit de [William] Sherlock, qui aurait décrié les Sociétés, puisque dans l'édit du feu roi [Guillaume III], il était cité comme l'un des membres de l'illustre Société. On a vu dimanche dernier à Neuchâtel le brigadier [Niklaus (?)] Tscharner qui est soupçonné de piétisme; il est allé voir Ostervald qui l'a trouvé raisonnable, bien qu'il aille un peu loin sur certains points, notamment parce qu'il trouve davantage de piété dans les écrits de certaines gens qui approchent du fanatisme. C'est en tout cas un honnête homme, qui, lors de la collecte pour les pauvres de la montagne, a aussi donné une marque de sa piété. Ces gens veulent construire un temple et fonder une église mais ils sont très pauvres et on ne sait pas s'ils y arriveront. Le lieu est très sauvage, la plupart des gens meurent sans avoir pu être visités et les infirmes et les vieillards ne communient pas pendant des années, faute de pouvoir se rendre à l'église, très éloignée. Pour revenir au piétisme, il a rencontré le fils [Johann Jakob] du trésorier Bucher de Berne, qui n'avait pas voulu qu'on baptisât son enfant. Il était fort prévenu au début mais il est devenu plus traitable par la suite. Il a dit que si on parlait ainsi à Berne, il n'y aurait pas de piétisme; il a dit des choses singulières des ecclésiastiques et des laïcs de cette ville-là. La démarche des magistrats genevois envers [Béat-Louis] de Muralt a surpris tout le monde. Ostervald a beaucoup parlé de JA et de sa santé avec ses collègues; [Jean-Frédéric] Chaillet leur a dit qu'on le saigne souvent mais il ne faudrait pas qu'il eût recours à cela sans nécessité puisque les saignées affaiblissent un corps qui n'est pas robuste et amènent à la fièvre lente. Il lui conseille en général de ne pas user de trop de remèdes: plus on en prend, plus on gâte son tempérament. Il ose dire tout cela parce que la santé de JA lui est chère. Lui-même a été assez fragile jusqu'à l'âge de 18 ans; un médecin en qui son père [Jean-Rodolphe I] avait confiance l'avait soumis à toute sorte de traitements et il avait tout le temps quelque chose. Il a par la suite changé de système: il a tout arrêté, mené une vie sans excès, pris de l'exercice régulièrement, fait attention à son estomac et tout cela lui a très bien convenu puisqu'il est rarement indisposé. Il raconte tout cela parce que [David II] Ancillon et d'autres lui ont dit qu'on fait prendre souvent des remèdes à JA. Il n'a pas de nouvelles de Hales; on se plaint partout de sa paresse.

Adresse

[Genève]


Lieux

Émission

Neuchâtel

RĂ©ception

Genève

Conservation

Genève


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