492 Lettres

Lettre 2896 de Jean-Frédéric I Ostervald à Jean-Alphonse Turrettini

[Neuchâtel] 19.11.1718

Je vous rens graces des

Ostervald remercie JA des livres qu'il lui a envoyés par [Marie de Langes de Montmirail] de Lubières qu'il n'a pas encore eu l'occasion de rencontrer après son retour, puisqu'elle est d'abord allée à la campagne. [Ferdinand] de Montmollin, qui comprend bien l'anglais, résumera à Ostervald le contenu du livre de l'évêque de Bangor [Hoadly, An Answer]. Ostervald serait ravi de donner à JA un portrait de lui mais malheureusement il n'en a pas pour le moment; dès qu'un peintre passera, il en...

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[Neuchâtel] 19.11.1718


Lettre autographe, adressée. (F)
Bibliothèque de Genève, Ms fr 490 (f.133-136)

Extraits dans Gretillat, Ostervald, p.XLIII, n°84.


Je vous rens graces des


Ostervald remercie JA des livres qu'il lui a envoyés par [Marie de Langes de Montmirail] de Lubières qu'il n'a pas encore eu l'occasion de rencontrer après son retour, puisqu'elle est d'abord allée à la campagne. [Ferdinand] de Montmollin, qui comprend bien l'anglais, résumera à Ostervald le contenu du livre de l'évêque de Bangor [Hoadly, An Answer]. Ostervald serait ravi de donner à JA un portrait de lui mais malheureusement il n'en a pas pour le moment; dès qu'un peintre passera, il en fera faire un et le lui enverra. Il en avait en réalité un, qui remontait à il y a 24 ans, mais son fils [Jean-Rodolphe II] l'a emporté à Bâle. Ostervald a vu une confession de foi allemande du roi de Prusse [Friedrich Wilhelm I, Das Glauben-Bekänntnis], présentée aux ministres à Ratisbonne et imprimée en 1718, pour obtenir le directoire des États protestants. Il commence par dire qu'il ne croit pas ce que le pape commande de croire ni, entièrement, ce que Luther, Calvin et Bèze ont écrit; il croit en revanche au Père, au Fils, au Saint-Esprit et au rachat des créatures par le Christ. Il attend le salut du seul nom de Jésus et ne veut, pour cela, être appelé ni papiste ni luthérien mais simplement chrétien. Pour la prédestination, il croit que Dieu appelle tous les hommes au salut; si tous ne sont pas sauvés, la cause en est leur obstination à rejeter la grâce qui leur est offerte. Il croit que les œuvres ne peuvent pas être séparées de la foi, pas plus que la lumière du soleil, mais qu'elles ne méritent rien. Pour les sacrements, il croit que, dans le baptême, on est lavé des péchés par le sang du Christ et non par l'eau simple; de même dans la cène il croit qu'il ne participe pas à la grâce de Dieu seulement par le pain et par le vin mais aussi par le corps et par le sang. Sa conclusion est que celui qui croit en Dieu, qui cherche son salut en Jésus-Christ et qui vit chrétiennement sera sauvé. Après cela, il laisse à chacun la liberté de croire ce qu'il juge le meilleur; il a reconnu que le but des prêtres est seulement mondain et ne concerne pas la gloire de Dieu. Quant aux appellations de papiste, calviniste ou luthérien, il déclare que la pure religion réformée est celle qui s'accorde le mieux avec sa propre religion; qu'ainsi il veut bien tolérer "per mundi errorem" qu'on le nomme réformé, même s'il ne voit pas en quoi sa confession de foi s'oppose à la pure doctrine de Luther. Il n'a pourtant pas la prétention de dire que réformé soit équivalent à calviniste, un calviniste étant quelqu'un qui fait de la doctrine de Calvin sa règle de foi. Il reconnaît que Calvin et Luther ont été des instruments de Dieu pour faire sortir le peuple du papisme mais ils ont pu se tromper comme n'importe qui d'autre; c'est pourquoi il n'accepte d'eux que ce qui s'accorde avec la Parole de Dieu. Il s'agit d'une confession de foi qui déplaira sûrement à beaucoup de monde, notamment parmi les protestants; il a raison dans le fond mais il aurait pu parler un peu moins crûment. Au reste, Ostervald a eu de la peine à accorder cette confession de foi avec les ordres que le roi a donnés récemment à Berlin d'enseigner la doctrine du Catéchisme de Heidelberg [Catechismus, 1563] sans s'en écarter. L'ordre étant très rigide, on a fait imprimer un catéchisme [Catéchisme, 1717 (?)] qui explique celui de Heidelberg; il y a des choses singulières puisqu'on y explique ce que sont la paillardise ou l'adultère; Lenfant y a mis une préface élogieuse à l'égard du Catéchisme de Heidelberg, en quoi on voit qu'il a suivi davantage les intérêts de la Cour que ses propres sentiments. C'est un des plus pitoyables catéchismes publiés depuis longtemps; quand Ostervald l'a vu, il a cru que c'était l'ouvrage de [Philippe] Naudé. Il y a la défense explicite de se servir d'autres catéchismes; celui d'Ostervald n'est pas nommé mais c'est celui qui est visé. Certains minis"tres, qui l'avaient recommandé, ont été repris. On est de toute façon obligé de s'en servir dans ce pays-là puisque l'ordre du roi est formel et très rigide; comment accorder tout ceci avec la confession de foi?

Adresse

Genève


Lieux

Émission

Neuchâtel

RĂ©ception

Genève

Conservation

Genève


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