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Lettre 997 de Lacombe à Jean-Alphonse Turrettini

[Paris] 04.05.1696

J'ay receu... la lettre

Lacombe a reçu la lettre de JA au sujet de [Jean-Antoine] Cramer et [Philibert] Perachon; il est toujours disposé à leur rendre service mais ils ne se font pas justice, ni à lui, après toutes les lettres qu'il leur a écrites. S'ils les avaient communiquées à JA, celui-ci aurait vu que Lacombe a des raisons très graves de ne pas se mêler de cette affaire. Il n'a pas estimé utile de les leur expliquer mais il le fera pour son correspondant qui pourra les leur révéler s'il le juge à propos. Ces mes...

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Lettre 997 de Lacombe à Jean-Alphonse Turrettini

[Paris] 04.05.1696


Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.L.3


J'ay receu... la lettre


Lacombe a reçu la lettre de JA au sujet de [Jean-Antoine] Cramer et [Philibert] Perachon; il est toujours disposé à leur rendre service mais ils ne se font pas justice, ni à lui, après toutes les lettres qu'il leur a écrites. S'ils les avaient communiquées à JA, celui-ci aurait vu que Lacombe a des raisons très graves de ne pas se mêler de cette affaire. Il n'a pas estimé utile de les leur expliquer mais il le fera pour son correspondant qui pourra les leur révéler s'il le juge à propos. Ces messieurs lui ont écrit en février pour le prier d'aller voir Behot, avocat au Conseil, pour savoir où en était l'affaire concernant un privilège d'impression d'un livre qu'il devait obtenir pour l'un de leurs amis et lui fournir l'argent nécessaire. Or la chose n'a pas été facile, tout d'abord parce qu'il a été difficile de se mettre en contact avec cet avocat qui change souvent de logis, deuxièmement parce qu'il avait d'abord demandé 40 écus alors que le privilège ne coûtait que 25 lt. Mais à la fin ces problèmes semblaient résolus; il lui avait donné 10 écus et l'avocat avait dit qu'il aurait retiré le privilège au cours de la semaine. Il n'en a rien été car le chancelier [Boucherat] a refusé l'octroi sous prétexte que l'ouvrage de de Luca était en 16/17 volumes et qu'on n'en avait examiné qu'un. Il s'agit bel et bien d'une affaire gâtée et qu'on aura de la peine à raccommoder. Lacombe a écrit à Cramer et Perachon en leur disant que ses affaires et sa santé l'empêchaient de continuer à s'occuper de la chose. Mais ils ont continué à écrire lettre sur lettre et ont même envoyé une caisse que Lacombe était censé retirer; le 23 avril, il leur a écrit qu'il ne retirerait pas la caisse. L'expéditeur en vient maintenant aux raisons particulières qui l'incitent à ne pas s'impliquer dans cette histoire; comme JA le sait, il doit être très circonspect dans sa conduite; or, lors de l'un des premiers voyages qu'il a fait à Genève, il avait été chargé par certains de ses amis de leur acheter deux exemplaires de la Vérité de la religion chrétienne d'Abbadie, qui était au début rare, d'autres du 7e tome de l'Histoire de l'Eglise de Le Sueur (le 8e n'avait pas encore paru), et enfin quelques journaux et livres divers. Les libraires de Genève lui dirent que ces livres n'étaient pas défendus et il les crut mais on les arrêta à Lyon. Le lieutenant général les fit porter chez lui et il dit qu'il en écrirait au chancelier. Une fois arrivé à Paris, Lacombe alla voir celui-ci, qui écrivit à Lyon et reçut par la suite les livres en question. Il lui en rendit quelques-uns et retint les deux premiers pour les faire examiner; il alla même voir les censeurs et les fit voir par les gens de lettres et les ecclésiastiques à qui les livres étaient destinés mais on ne put jamais retirer les ouvrages. Ces messieurs virent le chancelier et dirent à Lacombe, en amitié, de ne plus se mêler à des histoires de livres et que le chancelier ne voulait plus entendre parler de lui pour ce genre de questions. Il ne lui restait qu'à suivre ce conseil amical, ce qu'il fit. Voilà donc ce qui l'empêche de se mêler de l'affaire des imprimeurs genevois; il a déjà fait pour eux tout ce qu'il pouvait, compte tenu de la situation. Lacombe n'a pas vu les députés genevois [Léonard Buisson, Pierre Gautier, Jean de Normandie et Ami Le Fort], n'ayant pas l'honneur de les connaître; il se réjouit de l'heureuse issue de leur visite. Quant à ses fils, dont JA a eu la bonté de se souvenir, l'aîné [Jean-Louis], qui a été incommodé de la poitrine, a été reçu médecin à Utrecht, son frère [Philippe-Jacques] y étudie le droit et aura terminé bientôt ses études. Dieu veuille un jour mettre un terme à la dispersion de sa famille, qui lui cause beaucoup de peine. [François] Janiçon attend des nouvelles de JA pour lui envoyer les livres qu'il donnera à [Jean-Robert] Chouet. Il a reçu les deux exemplaires de l'Histoire de la médecine [de Le Clerc]. Lacombe espère que JA pourra aller à Lausanne ce printemps et voir ainsi leur ami commun [Isnard du Terrier]. Il a envoyé à Cramer et Perachon des additions manuscrites au Journal d'Henri III [de L'Estoile] qu'il avait trouvées dans un vieil exemplaire où il y a des choses assez particulières.

Adresse

Genève


Lieux

Émission

Paris

Réception

Genève

Conservation

Genève


Cités dans la lettre

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