Lettre 3799 de Jean-Frédéric I Ostervald à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, adressée. (F)
Bibliothèque de Genève, Ms fr 491 (f.70-71)

Extrait dans Gretillat, Ostervald, p.LXIV-LV, n°120.

J'avois su le mauvais

Ostervald n'a pas voulu écrire avant à JA parce qu'il le savait malade et ne voulait pas qu'il se sentît obligé de répondre. Il a suivi son conseil et a écrit à leur patron commun [Wake], comme il avait du reste l'intention de le faire; mais puisque son correspondant lui a dit que le prélat pourrait faire voir la lettre à la reine [Caroline Wilhelmina] et qu'il ne fallait pas lui en parler, il lui demande de faire tenir la lettre en Angleterre et d'insinuer à Wake quelque chose sur l'usage qu'il pourrait en faire. Pour des raisons de prudence, il est préférable que la Compagnie n'écrive pas à l'archevêque parce qu'il n'est pas bon qu'elle montre ouvertement la protection que le primat lui accorde. Ostervald connaissait les mérites de [Jean II] Sarasin, qui vient de mourir; il s'est réjoui de ce que JA a dit du neveu [Jean IV] du défunt ainsi que de son propre cousin [Samuel] Turrettini. Celui-ci lui a écrit en lui faisant part de son projet d'éditer les épîtres de Calvin et en lui demandant de lui communiquer les documents qui se trouveraient dans le pays. On a dans les archives de la Compagnie un volume in-folio de lettres dont plusieurs sont de l'Église de Genève à celle de Neuchâtel. Il pense néanmoins que ce qu'il y a de plus curieux à ce propos doit être à Genève; en effet il y a une cinquantaine d'années, le professeur [Philippe] Mestrezat avait demandé qu'on lui communiquât les lettres et documents concernant la Réformation qu'on conservait à Neuchâtel parce qu'il voulait écrire une vie de Farel. On les lui envoya et il promit de les rendre. Mais, ni de son vivant ni après sa mort, les documents n'ont été rendus, malgré les tentatives qu'on a faites. Ostervald remercie JA de la peine qu'il s'est donnée pour trouver un régent; il lui demande de lui communiquer les noms d'éventuels candidats. Il attend avec impatience le Sermon contre le jeu de JA. Il voudrait que les joueurs le lussent mais il a souvent remarqué chez les joueurs professionnels une sorte d'indifférence pour tout ce qui est sérieux et notamment pour les exercices de religion. La députation des ministres, chargés maintenant d'une nouvelle mission par le Conseil, touche à sa fin et, semble-t-il, avec succès. Les entraves ne manquent pas à Berlin comme à Neuchâtel, mais la reine [Sophia Dorothea] comble les députés [Jean-Louis Chouppard, David Vattel et Abraham II Perrot] de toutes ses bontés; elle les a encore invités à sa table, il y a peu, et cela ne faisait pas longtemps qu'ils avaient mangé avec le roi [Friedrich Wilhelm I] ; celui-ci se promène souvent seul, très attristé par la mort du roi d'Angleterre [George I] en qui il voyait un père, en plus d'un ami. Il paraît que le roi d'Espagne [Philippe V] est aussi décédé. Le fils aîné d'Ostervald [Jean-Rodolphe II] a passé quelques jours chez son père avant d'aller prendre les eaux. Le prince d'Anspach [Karl Friedrich Wilhelm de Brandebourg-Anspach] est à Berlin; il doit épouser la seconde des princesses [Frederica Louise de Brandebourg-Prusse] mais, comme elle est fort jeune, cela a été renvoyé.

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Genève

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Émission

RĂ©ception

Genève

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Genève

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