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Lettre 3670 de Jean-Frédéric I Ostervald à Jean-Alphonse Turrettini

[Neuchâtel] 24.08.1726 [24.08.]

Si je répons à

Ostervald fait remercier [Marie de Langes de Montmirail] de Lubières de la recommandation qu'elle a écrite pour les députés; ce qu'elle dit, qu'avant d'envoyer les députés, il aurait fallu prévenir le roi [Friedrich Wilhelm I], est vrai mais, si on avait engagé une telle procédure, il n'y aurait eu aucune députation puisqu'on se serait arrangé pour l'interdire. Le Conseil d'État avait déjà dit que le roi ne verrait pas de bon œil la députation, en raison de la défense de se rendre à la Cour sans...

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[Neuchâtel] 24.08.1726 [24.08.]


Lettre autographe, adressée. Inédite. (F)
Bibliothèque de Genève, Ms fr 491 (f.80-82)


Si je répons à


Ostervald fait remercier [Marie de Langes de Montmirail] de Lubières de la recommandation qu'elle a écrite pour les députés; ce qu'elle dit, qu'avant d'envoyer les députés, il aurait fallu prévenir le roi [Friedrich Wilhelm I], est vrai mais, si on avait engagé une telle procédure, il n'y aurait eu aucune députation puisqu'on se serait arrangé pour l'interdire. Le Conseil d'État avait déjà dit que le roi ne verrait pas de bon œil la députation, en raison de la défense de se rendre à la Cour sans permission promulguée en 1710; mais cette défense ne s'applique qu'aux particuliers et aux officiers et non pas aux Corps; et les exemples qu'on a dans l'histoire récente le prouvent. Un roi réformé pourrait-il se refuser à entendre les ministres de sa propre religion? On a créé un autre embarras à la députation en prenant prétexte d'un sermon de [Jean-Louis] Chouppard sur les caractères de la charité dans 1 Co 13. Dans l'application, il fit la différence entre ceux qui possèdent cette vertu et ceux qui ne la possèdent pas. Il ajouta que les premiers font le bien et les autres le mal et que ceux qui n'ont pas de charité et exercent le pouvoir, feront de préférence le mal, tout en pouvant choisir entre les deux comportements. Le Conseil d'État fit des plaintes à la Compagnie en disant que Chouppard avait utilisé des expressions injurieuses à l'égard de certains membres du gouvernement, en les rendant ainsi odieux. Suite à cette plainte et selon l'usage habituel, la Compagnie s'adressa au Conseil de la ville qui, dans un cas pareil, est l'Église représentative. Celui-ci prit entièrement la défense de Chouppard, en décidant après délibération, à l'unanimité et à l'exclusion des parents du pasteur concerné, que son sermon était très édifiant. La Compagnie apporta cette réponse au Conseil et la députation partit. Mais l'affaire ne s'en trouva pas close pour autant puisque le Conseil désapprouva le recours au Conseil de la ville, estimant que celui-ci n'était pas compétent dans un cas pareil; il réitéra la demande faite auparavant que Chouppard lui donne satisfaction. En outre, il écrivit à la Cour contre Chouppard. Et voilà où on en est: on attaque un innocent, on le pousse à bout et on renverse la pratique et les droits tant de la Compagnie que de l'Église de Neuchâtel et tout cela sur le rapport de deux ou trois personnes du Conseil d'État qui étaient les délateurs et qui voulurent s'ériger en juges. On voit aisément à quelle situation peut mener une telle procédure. Un autre exemple de la limite qu'a atteint la situation est donné par le mariage clandestin du fils [Maurice] du maire [François de Chambrier] avec la fille [Catherine Hachen] d'un tonnelier allemand. Suite à la plainte du maire, le Magistrat – auquel revient le droit d'accorder ou de refuser aux étrangers d'habiter la ville sans que la Seigneurie s'en mêle – avait ordonné à l'homme (qu'on avait reçu dans le temps "au bon vouloir", à savoir en s'octroyant le droit de le chasser sans en donner de raisons) de sortir de la ville. Dans un cas pareil, si l'étranger refuse de partir, il reçoit une amende et le Magistrat peut faire appel à la Seigneurie pour le faire incarcérer, ce que celle-ci ne refuse jamais; c'est un droit de police absolument incontestable. Mais puisqu'il s'agissait du maire, on a refusé d'accorder à la ville ce qu'elle demandait, à savoir contraindre l'étranger à sortir. Puisque la ville s'est plainte d'un tel procédé, on a fait parvenir à la Cour un mémoire contre elle, où on essaie de montrer qu'elle a lésé les droits du roi. Le détail de ces affaires ne devrait pas déplaire à Madame de Lubières ni à [Jean-Robert] Chouet. Ostervald a vu la liturgie de Berne [Prières ecclésiastiques] ; son auteur, [Auguste] de Trey, a dit que si son frère [II] se rétablissait, il serait concerné par la profession de théologie de l'Académie de Lausanne. Ostervald a appris avec déplaisir la mort de [Gilbert II] Burnet, leur ami commun.

Adresse

Genève

Commentaire

Le contenu de la lettre permet de déterminer le millésime (en particulier l'allusion à la députation neuchâteloise et l'affaire de Maurice de Chambrier).


Lieux

Émission

Neuchâtel

Réception

Genève

Conservation

Genève


Cités dans la lettre

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