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Lettre 2584 de Jean-Frédéric I Ostervald à Jean-Alphonse Turrettini

[Neuchâtel] 06.04.1715

Dans le tems que je

Ostervald était inquiet pour la santé de JA mais il est maintenant rassuré; il se fait en revanche du souci pour le fils de son ami, malade lui aussi. Il prie Dieu de le lui conserver. Il est content qu'à Genève on rende justice à la façon dont Neuchâtel gère l'argent de la collecte faite pour l'incendie. Les affaires du pays en sont toujours là à Paris et pour le moment rien ne laisse entendre qu'on reconnaîtra Neuchâtel comme étant suisse. Tel est du moins le bruit public. Les circonstances se...

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[Neuchâtel] 06.04.1715


Lettre autographe, adressée. (F)
Bibliothèque de Genève, Ms fr 490 (f.81-83)

Budé, Lettres, III, p.130-134. Omissions. Extraits inédits dans Gretillat, Ostervald, p.XL, n°77.


Dans le tems que je


Ostervald était inquiet pour la santé de JA mais il est maintenant rassuré; il se fait en revanche du souci pour le fils de son ami, malade lui aussi. Il prie Dieu de le lui conserver. Il est content qu'à Genève on rende justice à la façon dont Neuchâtel gère l'argent de la collecte faite pour l'incendie. Les affaires du pays en sont toujours là à Paris et pour le moment rien ne laisse entendre qu'on reconnaîtra Neuchâtel comme étant suisse. Tel est du moins le bruit public. Les circonstances seraient pourtant assez favorables si les Puissances voulaient bien s'intéresser à Neuchâtel. Mais ils sont si peu de chose qu'il n'y a pas de chance qu'on s'occupe d'eux. JA lui parle de quelques cahiers de morale d'Ostervald qu'il a vus; ce n'est pas grand chose et il est fâché qu'on répande ces leçons qui n'étaient destinées qu'à ses disciples. Il ne dit pas cela pour JA mais pour les autres qui les liront et qui n'en jugeront pas comme lui. Il n'a même pas eu le temps de relire le tout, s'étant limité à dicter les cahiers les uns après les autres. [Charles] Tribolet et Ostervald demandent l'avis de JA sur la question suivante. À Neuchâtel, par la grâce de Dieu et par un privilège spécial, on ne soumet à la pénitence publique que les pécheurs scandaleux, comme les paillards, les adultères, les apostats, les meurtriers, les larrons qui ont eu leurs lettres de grâce et d'abolition, ceux qui consultent les devins et quelques autres. Cette pratique n'a jamais rencontré d'oppositions et c'est pourquoi elle figure dans la Liturgie [Bâle, 1713] ; mais depuis peu tous les politiques veulent l'abolir et sur tout en exempter les paillards puisque des gens de leur famille se sont trouvés dans ce cas. Ils ont déterminé que si à Neuchâtel les affaires religieuses dépendaient du Magistrat, la pénitence aurait été déjà abolie. Les politiques disent que cette pratique existe seulement dans ce pays, alors qu'elle est en usage en Écosse, dans les Vallées, dans les Églises wallonnes des Pays-Bas, dans certaines Églises d'Allemagne (comme il ressort du De deprecatione de Carpzov), en Pologne et en Hongrie. Mais on ne prête aucune attention à cela et on objecte qu'à Genève et dans la Suisse protestante, la pénitence n'existe pas. On ajoute que les temps ont changé et on va jusqu'à dire que cette pratique est la cause de ce que les gens ne confessent pas leurs fautes. Se voyant soutenus par le Magistrat, les libertins, les demi-athées, les mondains, les impies etc., qui ne font qu'augmenter à Neuchâtel comme ailleurs, s'en vont par le pays décrier les pasteurs et répandre des sentiments pernicieux. Cette affaire peine Ostervald plus que toute autre chose et il craint la ruine de la discipline; ils sont isolés puiqu'ils n'ont trouvé aucun appui. Au moment de la révolution de Neuchâtel le roi [Friedrich I] promit par le biais du comte [Ernst] de Metternich de conserver la religion et la discipline ecclésiastique tant dans la Compagnie que dans le Consistoire. Après un engagement aussi formel, les pasteurs étaient en droit de s'attendre à être soutenus mais il n'en a rien été. Ils pourraient s'adresser à la Cour mais ils ne veulent pas parce qu'on pourra de Neuchâtel faire parler le roi [Friedrich Wilhelm I] comme on voudra et après cela ils seront encore plus embarrassés parce qu'ils devront obéir. Ostervald supplie JA de le conseiller mais lui demande de garder le secret sur l'affaire puisque, même s'il en parle assez ouvertement, le Magistrat n'a pas encore fait de démarche officielle. Ostervald et ses collègues sont persuadés que leurs voisins ne les abandonneront pas et qu'ils déclareront qu'une telle pratique est conforme à la discipline apostolique. Si on abolissait la pénitence, l'Église de Neuchâtel serait inondée par le scandale puisque c'est une chose d'établir une loi là où elle n'existe pas et c'en est une autre de la supprimer là où elle est établie. Il est fâcheux de faire sous un roi protestant ce qu'on n'a jamais osé faire sous des princes catholiques. JA pourra parler de l'affaire à des amis comme [Antoine I] Léger et [Jean] Sartoris, pourvu que la chose n'éclate pas.

Adresse

Genève


Lieux

Émission

Neuchâtel

Réception

Genève

Conservation

Genève


Cités dans la lettre

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