Lettre 1625 de Jean-Frédéric I Ostervald à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée, adressée. (F)
Bibliothèque de Genève, Ms fr 489 (f.82-83)

Budé, Lettres, III, p.28-30.

Je vous écris fondant

Ostervald écrit en larmes: le bon Père [Louis I] Tronchin est mort. Ostervald était déjà alarmé par la maladie de JA, à propos de laquelle Tronchin, qui se faisait à cet égard beaucoup de soucis, lui avait écrit la semaine dernière. Et voilà que lui-même est décédé. La perte est immense et irréparable puisque, depuis la mort du père d'Ostervald [Jean-Rodolphe I], Tronchin en avait pris, pour ainsi dire, la place. Mais quel chagrin cette disparition doit être aussi pour JA, qui avait la joie de le voir chaque jour et pour qui Tronchin avait tant d'affection et tant d'estime. Ostervald tremble pour JA, que cette mort finira peut-être d'accabler et cette crainte augmente la douleur du Neuchâtelois. Il faut que JA prenne soin de sa santé, d'autant plus maintenant qu'il est resté seul. On doit se soumettre à la volonté de Dieu, qui a retiré en paix son serviteur. Il ne reste qu'à prier l'un pour l'autre et servir de concert l'Église. Certes, l'Église de Genève est à plaindre face à une telle perte. La santé de JA est telle qu'on n'ose pas penser à lui; il y a néanmoins deux excellents hommes, [Antoine I] Léger et [Jean] Sartoris. La voix publique désigne depuis longtemps le premier, qui se distingue par sa douceur, sa modération, sa sagesse et sa piété. Dieu présidera au choix qui se fera mais il faut convaincre Léger d'accepter la vocation. Il espère voir [Samuel] Werenfels sous peu. Il lui a mandé la triste nouvelle. Ils se rencontreront dans les montagnes, entre Bâle et Neuchâtel. Ostervald renvoie à JA la lettre d'[Isaac] Jaquelot; s'il avait l'esprit plus libre il lui parlerait de la liturgie et des livres mais il ne pense qu'à la mort de Tronchin.

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