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Lettre 1823 de David II Ancillon à Jean-Alphonse Turrettini

Neuchâtel 12.08.1707

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Ancillon est chagriné par les violentes oppressions dont souffre JA. Le comte [Ernst] de Metternich, qui répondra à JA par le prochain ordinaire, a reçu avec grande joie la harangue [De componendis] que celui-ci lui a envoyée. Il estime qu'elle sera extrêmement utile. Ancillon en a porté un exemplaire à l'envoyé [Stanyan] de la reine d'Angleterre [Anne Stuart], qui la transmettra à la Cour. L'épistolier a lui-même beaucoup apprécié la pièce et avoue que JA est le plus apte à...

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Neuchâtel 12.08.1707


Lettre autographe, signée. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.A.6

Budé, Lettres, I, p.30-35. Omissions.


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Ancillon est chagriné par les violentes oppressions dont souffre JA. Le comte [Ernst] de Metternich, qui répondra à JA par le prochain ordinaire, a reçu avec grande joie la harangue [De componendis] que celui-ci lui a envoyée. Il estime qu'elle sera extrêmement utile. Ancillon en a porté un exemplaire à l'envoyé [Stanyan] de la reine d'Angleterre [Anne Stuart], qui la transmettra à la Cour. L'épistolier a lui-même beaucoup apprécié la pièce et avoue que JA est le plus apte à traiter de matières si difficiles. Messieurs [Jean-Scipion] Peyrol et [André] de Normandie, trop occupés pour pouvoir répondre tout de suite et remercier JA, transmettent leurs excuses et leurs remerciements. Leur cher ami commun [Jean-Frédéric I Ostervald] est à la campagne et n'a pas encore reçu le présent de JA. Ses collègues, aussi bien que [Christoph (?)] Steiger et [Émer] de Montmollin, recevront les leurs cet après-midi. On en fera sûrement une nouvelle édition à Berlin. Ancillon priera le chambellan [Wartenberg de Kolbe] de confier ce travail à son frère [Charles Ancillon]. Son Excellence n'enverra la harangue à la Cour que vers la fin de la semaine prochaine; JA aura ainsi le temps, s'il le souhaite et si sa santé n'en souffre pas, d'écrire au roi, au prince royal [Friedrich Wilhelm de Hohenzollern] et au chambellan. Ce ne serait pas mauvais. JA offre sa harangue à [Isaac] Jaquelot, [Johann Theodor ou Daniel Ernst] Jablonski et à d'autres ministres de la Cour, mais il oublie complètement l'évêque [Ursinus]. Ancillon en mettra un exemplaire pour lui, qu'il fera porter par son frère en lui demandant de faire à Ursinus un petit compliment de la part de JA. Si le Genevois n'y voit pas d'inconvénient, Ancillon donnera aussi un exemplaire à son frère. Il est en train de faire un ouvrage sur la vie des hommes illustres dont de Thou a fait l'éloge [Mémoires]. Ancillon envoie à JA ce qu'il lui a demandé et l'assure qu'il pourra disposer de tout ce qui est dans l'Hôtel Royal de Prusse. [Jean] Tronchin est venu le voir la veille et lui a demandé pour [Jean-Robert] Chouet un exemplaire de chacune des pièces qu'ils ont produites. Ancillon les lui a données avec joie et veillera à ce que Chouet et JA reçoivent tout ce qu'ils publieront par la suite. Le sieur Miège est un espion de La Closure. Ils en avaient déjà été averti et sont sur leurs gardes. De Metternich enverra à Ratisbonne l'extrait d'une lettre par laquelle JA fait état de la permission que Genève a accordée à un pasteur luthérien de Berlin [Schulz]. À Neuchâtel, la situation s'améliore et la plupart des honnêtes gens sont pour le roi [Friedrich I] contre Conti qui, bien qu'il soit celui des prétendants qui ait le moins de droits, n'en est pas moins le plus à craindre. Il a du reste rendu publique une lettre dans laquelle un certain Rosselet, qu'Ostervald et Ancillon avaient recommandé à la Cour pour un poste pastoral et qui n'en avait reçu que des faveurs, se plaint amèrement. Ce personnage qui était ministre à La Saigne, distant de six lieues de Neuchâtel, ne gagnait que quinze à vingt pistoles. S'étant ouvert à Ostervald de son désir de trouver un poste où il put vivre, ce dernier l'avait recommandé à Ancillon qui lui obtint un poste de ministre à Berlin. Le roi lui donna trente pistoles pour son voyage, puis, six mois après, lui fit un don de trois cents écus. Il obtint encore après cela une pension de mille livres qu'il augmenta encore de deux cents livres. Quelles bonnes raisons il a de se plaindre! Ostervald en est mortifié et [Émer] de Montmollin, parent de Rosselet, au désespoir. De Metternich demande à JA d'écrire à Jaquelot au sujet de Rosselet afin qu'il lui fasse savoir que ce jeune homme s'est fait un tort considérable à Neuchâtel et que sa réputation est perdue. Toute la famille de Rosselet est acquise au prince de Conti et ne serait-ce la considération d'Ostervald, on aurait déjà renvoyé le jeune homme depuis longtemps.Le comte de Metternich et le prince de Conti se sont rendus en visite dans plusieurs villages mais ils ont reçu des accueils très différents, chaleureux pour le premier et plutot réservé pour le second. Le mémoire de Conti [[Arrault] Mémoire (?)] est imprimé mais il est presqu'introuvable. S'il en trouve un exemplaire, il en enverra un à JA. De Metternich a décidé de donner un exemplaire de la harangue de JA à chaque pasteur du pays. Werndli, chapelain de l'envoyé d'Angleterre [Stanyan], a reçu le présent de JA avec beaucoup de reconnaissance et le prie d'accepter ses civilités. Si Toulon tombait, cela pourrait servir la cause du roi à Neuchâtel. Peyrol a été fait conseiller du roi et avocat général du roi. Le représentant des États Généraux, Runkel, à qui Ancillon a donné une des harangues de JA, en remercie l'auteur qu'il connaît de réputation. Il applaudit d'ailleurs à tout ce que fait JA. Le jeune comte de Metternich [Wolfgang] prend beaucoup de part à la santé de JA. De Metternich remercie le Genevois de l'offre qu'il lui fait de le loger s'il venait à Genève. Il n'est toutefois pas encore déterminé à ce voyage. Ancillon recommande son propre fils [Joseph (?)] qui loge actuellement à Genève. C'est encore un enfant. Il envoie ses salutations à [Antoine I] Léger, [Étienne] Jallabert et [Jean] Sartoris et demande des nouvelles de [Léonard] Baulacre.

Adresse

[Genève]


Lieux

Émission

Neuchâtel

Réception

Genève

Conservation

Genève


Cités dans la lettre

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