13 Lettres

Lettre 691 de Pierre Bayle à Jean-Alphonse Turrettini

Rotterdam 20.08.1693

Les remercimens particuliers

Bayle remercie JA de lui avoir envoyé la lettre de [François] Janiçon et lui demande de l'assurer de ses services avant qu'il ne quitte Paris. En effet Janiçon lui a communiqué un mémoire sur Martin [I] Akakia, professeur de médecine à Paris sous François I. Les renseignements sur ce personnage contenus dans le mémoire diffèrent quelque peu de ceux que Bayle a trouvés dans les Antiquitez de Du Breul, qui mentionne un Martin Akakia dans la liste des professeurs en médecine du Collège royal...

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Rotterdam 20.08.1693


Lettre autographe, signée, adressée. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.B.16

Budé, Lettres, I, p.221-226.


Les remercimens particuliers


Bayle remercie JA de lui avoir envoyé la lettre de [François] Janiçon et lui demande de l'assurer de ses services avant qu'il ne quitte Paris. En effet Janiçon lui a communiqué un mémoire sur Martin [I] Akakia, professeur de médecine à Paris sous François I. Les renseignements sur ce personnage contenus dans le mémoire diffèrent quelque peu de ceux que Bayle a trouvés dans les Antiquitez de Du Breul, qui mentionne un Martin Akakia dans la liste des professeurs en médecine du Collège royal dès 1577 et dont Pierre Seguin a pris la place en 1594. Cela voudrait dire que ce personnage a vécu très longtemps puisqu'il a été disciple de Brissot en 1518. Outre cela, il n'a trouvé nulle part qu'Akakia aurait été professeur au Collège royal, charge différente de celle de professeur d'université qu'on lui attribue normalement. Pour compliquer l'affaire, il faut signaler qu'Akakia a eu un fils, lui aussi prénommé Martin [II] et lui aussi médecin; ce fils a été à son tour père d'un autre Martin [III], également médecin, et d'une fille mariée à Jean Seguin. Il aurait besoin de faire de la lumière sur ces points avant que l'imprimeur n'en soit là. Ce sont des éléments qu'on devrait trouver dans le Collège Royal de Du Val mais Bayle ne possède pas encore cet ouvrage, bien qu'il ait demandé à [Reinier] Leers de le lui commander. Il y aura sans doute bientôt une assemblée solemnelle de l'Académie française sur la bataille de Langen [Neerwinden] qui est considérée en Hollande comme un avantage pour les alliés à cause des énormes pertes de ceux qui sont pourtant restés les maîtres du champs de bataille. En Hollande, on n'a entendu que des chants de louange, des nouvelles menaçantes et insultantes dans les gazettes et des descriptions affreuses de l'état de l'armée du duc de Luxembourg. Il a paru une lettre d'un chapelain du roi d'Angleterre [Guillaume III] selon laquelle un chirurgien venu de l'armée française aurait déclaré qu'on avait coupé plus de bras qu'il n'en faudrait pour charger six charrettes. On considère aussi Pignerol et Belgrade comme deux villes prises. Ce matin on a bien parlé de JA chez Leers avec les deux frères Basnage [Jacques et Henri de Beauval] et leur beau-frère Bauldri. On a réimprimé in-folio les œuvres augmentées de Louis de Dieu [Critica Sacra] ; le même auteur [Le Duchat] que celui qui a fait des notes à la Confession catholique de Sancy en prépare d'autres sur le catholicon d'Espagne [Satyre Menipée]. On achève d'imprimer la Vie de Du Bosc [de Le Gendre], accompagnée de plusieurs lettres et harangues. Bayle n'a pas encore lu le Testament politique de Colbert, écrit par un homme [Courtilz de Sandras] qui gagne sa vie avec ce genre de compositions.

Adresse

Paris


Lieux

Émission

Rotterdam

Réception

Paris

Conservation

Genève


Cités dans la lettre

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