5000 Lettres

Lettre 2383.1 de Benjamin Chauvet de Masse Ă  Jean-Alphonse Turrettini

Bernau 09.06.1713

Ma persuation de vôtre bonté

Benjamin Chauvet de Masse a reçu une proposition dont il aimerait faire part son cousin JA. Pour pallier la situation difficile dans laquelle il se trouve à cause de la diminution dont souffrent dans le pays les pensions de guerre et de la nécessité de subvenir aux besoins de sa femme [Marie] et de ses enfants [Daniel et Rachel-Isabelle], on lui suggère d’essayer d’obtenir un poste de surintendant auprès du comte Alexandre de Dohna, poste jadis occupé par feu La Conche et par ses successeurs. Il...

+ 1 pages

page 1

00673_2383bis-1_ug70063_turrettini_file.jpg

page 2


00674__2383bis-2-3_ug70064_turrettini_file.jpg

page 3

00675__2383bis-4_ug70065_turrettini_file.jpg

Bernau 09.06.1713


Lettre autographe, signée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/GD 5


Ma persuation de vôtre bonté


Benjamin Chauvet de Masse a reçu une proposition dont il aimerait faire part son cousin JA. Pour pallier la situation difficile dans laquelle il se trouve à cause de la diminution dont souffrent dans le pays les pensions de guerre et de la nécessité de subvenir aux besoins de sa femme [Marie] et de ses enfants [Daniel et Rachel-Isabelle], on lui suggère d’essayer d’obtenir un poste de surintendant auprès du comte Alexandre de Dohna, poste jadis occupé par feu La Conche et par ses successeurs. Il aurait dans ce cas le congé du roi [Friedrich Wilhelm I]. Au premier abord il a trouvé cette proposition étrange mais par la suite, au vu de sa situation actuelle difficile, il a finalement trouvé souhaitable qu’elle se réalise. Il demande l’avis de JA et si celui-ci partage son avis, il écrira au comte ; mais dans ce cas il faudrait aussi que quelqu’un d’autre sollicitât le comte puisque sa seule démarche ne serait pas efficace. Il a été nourri à la campagne, s’y connaît en agriculture et, grâce à Dieu, jouit d’une bonne santé. Il demande instamment l’avis de son cousin ; s’il devait être négatif, il le prie de lui indiquer quelques autres ouvertures possibles. Beaucoup d’honnêtes gens sont dans la même situation de l’expéditeur. Il informe sa tante [Isabelle II Turrettini] de la mort de sa sœur [Madeleine] de Pluviane ; elle avait fait un testament clos, qu’elle gardait près d’elle, instituant sa sœur Turrettini comme héritière, avec substitution en faveur de Chauvet. Ce testament ne se trouve pas ; au cas où il ne réapparaitrait pas, sa tante Turrettini serait-elle l’héritière en sa qualité de plus proche parente ? Quelles mesures devrait prendre l’expéditeur à l’égard des éventuels prétendants à l’héritage, compte-tenu du fait qu’il y a une procuration en sa faveur faite quelques années en arrière ? Cette procuration contient une clause rude qui ne lui fait pas honneur et qui risque de le mettre dans une mauvaise posture puisqu’il est tenu de rendre compte de tout ce qu’il gérerait et exigerait, ce qui pourrait l’exposer à des chicanes malgré la fidélité avec laquelle il s’est occupé de cette administration. Il souhaite que sa tante remédie rapidement à cette situation afin qu’il ne soit pas inquiété et traité comme un misérable praticien, sans probité aucune. Il croit que sa tante ne souhaite pas qu’il soit traité de la sorte mais il faut qu’elle soit avertie de la situation. Il demande à JA de l’en informer. La succession de Madame de Pluviane n’est pas considérable puisque la défunte a aidé ses neveux et ses nièces dès le début du refuge jusqu’à aujourd’hui. Le capital avait commencé à diminuer du temps du défunt mari de sa tante [Louis-Didier]. Depuis, une des sœurs de l’expéditeur a reçu deux-mille livres pour son mariage, une autre quelques centaines d’écus. Le capital a payé ainsi plusieurs noces et a comblé le déficit des revenus des uns et des autres en vue de contribuer à leur subsistance. Chauvet préfère s’adresser à JA plutôt que directement à sa tante Turrettini puisque cela fait longtemps qu’il n’a pas de ses nouvelles et craint qu’elle ne soit pas malade et que les informations relatives à la succession qu’il vient de donner ne soient perdues au détriment des légitimes intérêts de JA et de sa mère. Pour ne pas grossir ce paquet il ne joint pas l’enveloppe, il a confiance en JA et de la lecture qu’il fera de la lettre à sa mère.

Adresse


Lieux

Émission

Bernau

Réception

Conservation

Genève


Cités dans la lettre

+ 1 pages

page 1

00673_2383bis-1_ug70063_turrettini_file.jpg

page 2


00674__2383bis-2-3_ug70064_turrettini_file.jpg

page 3

00675__2383bis-4_ug70065_turrettini_file.jpg