Lettre 4848 de Jean-Alphonse Turrettini à Hieronymus Erlach 

Minute autographe. Inédite. (F)
Bibliothèque de Genève, Ms fr 481 (f.245)

Ne serai-je pt

JA prend la liberté de recommander à son correspondant un de ses amis intimes, [Marc-Benjamin Rosset] de Rochefort, pour le poste vacant de ministre à Lausanne. Il ne souligne même pas les avantages de sa naissance ni les longs et fidèles services qu'il a rendus dans l'Église de Coppet et dans celle de Lausanne. Il se permet de rappeler à Son Excellence qu'il est en contact avec cet homme depuis trente ans et qu'il lui a toujours paru être une personne éclairée, judicieuse, pleine de piété et de vertu et à la prédication solide. Il est convaincu qu'il pourrait remplir sa charge de manière très édifiante. Il demande pour lui et pour son fils [Jean-Alphonse], dont JA est le parrain, la protection de son correspondant. JA a de la peine à parler de la situation politique de Genève; tout y est apparemment calme mais en réalité, à la moindre occasion, les troubles reprendront. Il y a maintenant l'affaire des prisonniers [Fé, Michel Rey, Jean-Pierre Oltramare et Jérémie Oltramare] impliqués dans celle de [Jacques-Barthélemy Micheli] du Crest; leurs parents ont fait venir un avocat de Chambéry [Chozalet] pour plaider en leur faveur et ils sont montés hier à la maison de Ville pour en obtenir la permission. Le Petit Conseil avait refusé et les Deux-Cents sont assemblés en ce moment pour en délibérer.

Adresse

[Berne]

Commentaire

Par la lettre de Rosset de Rochefort du 09.02.1736, on sait que celui-ci avait demandé à JA deux lettres de recommandation en sa faveur, l'une pour l'avoyer d'Erlach et l'autre pour le banneret Luternau. Le fait que JA s'adresse ici à son correspondant en l'appelant "Monseigneur et Votre Excellence" laisse penser que cette lettre s'adresse à d'Erlach; cette hypothèse est confirmée par le fait que, dans sa lettre, JA remercie son correspondant de la bienveillance dont celui-ci honore Rosset de Rochefort et son fils. Or on sait que tel était le cas pour d'Erlach mais non pour Luternau qui ne connaissait pas Rosset de Rochefort. Quant à la date, elle est établie sur la base du récit que JA fait des troubles de Genève; il affirme qu'au moment même où il écrit sa lettre, le Conseil des Deux-Cents siège pour statuer sur la décision du Petit Conseil de ne pas agréer un avocat de Chambéry censé défendre des prisonniers dans la cadre de l'affaire Micheli du Crest. Cette séance a eu lieu le 14.02.1736.

Lieux

Émission

Réception

Berne

Conservation

Genève

Cités dans la lettre