Lettre 4542 de Auguste Trey  à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.T.11

Je ne sçaurois vous

De Trey a été affligé et chagriné de ce qu'on n'ait pas pu secourir ces pauvres gens comme il l'aurait souhaité. Une nouvelle vague de 43 personnes est arrivée. Il s'est rendu hier matin chez le président [Freundenreich] à qui on a remis les sceaux pendant les féries. Il lui a représenté le triste état de ces gens; le président en était lui-même touché mais il a dit qu'après l'arrêt des Deux-Cents le Sénat n'avait pas voulu entrer en matière. Il lui a dit de leur donner une passade ordinaire de 3, 4 ou 5 écus blancs suivant les familles. De Trey a répliqué que ces pauvres gens seraient à plaindre et hors d'état de faire le voyage. Il en a convenu mais a ajouté que LL.EE. avaient écrit à Genève pour les informer et les avertir que si d'autres venaient, on ne leur donnerait qu'un subside ordinaire. Les pasteurs les ont mal conseillés de partir sans en donner avis au préalable. Si on avait envoyé un mémoire aux Cantons, on aurait tenu quelques délibérations. Il a écrit tout cela à [Michel] Léger aussi, mais il ne lui pas dit que le banderet [Freudenreich] lui avait manifesté un grand mécontentement à propos de [Cyprien] Appia. Il aurait voulu même que de Trey lui écrivît à Lausanne; mais celui-ci lui a dit qu'il l'écrirait à JA qui transmettrait. La plainte concerne le fait qu'Appia a dit aux gens des Vallées d'aller à Berne où ils seraient bien reçus et qu'il avait parlé pour eux aux autorités alors qu'il n'en avait soufflé mot, s'étant limité à décrire le triste état de ces populations. Il avait certes demandé un subside mais seulement pour son fils [Jean-Cyprien] et pour une demie année en attendant qu'il eût une place à Genève. Or ces pauvres gens qui sont partis et qui se retrouvent dans un triste état se récrient contre lui qui les a engagés à sortir sans avoir parlé en leur faveur. De Trey a cherché à les calmer en disant qu'Appia avait dû penser que les autorités auraient la même charité envers eux que celle qu'ils ont eue pour les précédents mais il est certain que le pasteur a eu grand tort d'agir ainsi. Que Dieu ait pitié de ces Églises! De Trey a pris l'initiative de donner quelque chose à ces gens; il en enverra le décompte à JA. Il en a parlé, très affligé par cette sittuation, à plusieurs personnes des Deux-Cents qui conviennent toutes que c'est un malheur. Berne est malheureusement presque désert à cause des vendanges.

Adresse

Genève

Commentaire

Lieux

Émission

Réception

Genève

Conservation

Genève

Cités dans la lettre