Lettre 3965 de Léonard Baulacre à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.10.I

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Baulacre envoie à JA, sous forme de lettre et à sa demande, tout ce dont il a pu se rappeler à propos des miracles de La Roche ["Lettres sur les miracles"]. Il a préféré citer peu de faits mais dont il est assuré. Le sénateur de Chambéry qu'il n'a pas voulu nommer est le feu comte de Saint-Rémi, qui lui fournit beaucoup de détails il y a cinq ou six ans, lors d'un repas. L'autre histoire vient du baron de Noveiry. Baulacre a ses raisons pour ne pas mettre leurs noms, ne sachant pas, surtout, quel usage JA veut faire de cette lettre. Il faudrait en tout cas la corriger un peu, voire n'en retenir que des fragments. S'il avait les Mémoires de Trévoux, il aurait cité le passage de Despineul qu'il a rapporté sur la base de ce que lui en a dit Abauzit. Ce dernier croit qu'il faut parler une fois de ces miracles, mais il est, à la vérité, un peu tard. Il se peut aussi qu'il ait estropié un proverbe italien et il prie JA de faire toutes les corrections possibles. Il pense que JA a donné à l'imprimeur le manuscrit de Paris. Le curé de Saint-Julien ne le questionnera pas, il est pendant six semaines avec l'évêque [Michel-Gabriel Rossillon de Bernex] qui visite son diocèse. Il a antidaté sa lettre.

Adresse

Genève

Commentaire

Cette lettre et la suivante sont à mettre en relation étroite: les deux concernent un article, rédigé par Baulacre avec l'aide d'Abauzit et révisé, à la demande de l'expéditeur lui-même, par JA, qui devait paraître, anonyme, dans la Bibliothèque germanique (t.19, 1730, p.208-221) sous le titre de "Lettre sur les miracles qu'on repandit en Savoye, en 1703", datée du 15.04.1728. Ce que Baulacre dit, dans ces deux lettres, à propos de l'article qu'il soumet à JA et qui sera successivement envoyé à Berlin, par les soins probablement de JA lui-même, confirme qu'il s'agit bel et bien de la "Lettre" susmentionnée. Or, d'après ce que Baulacre ajoute à la marge dans notre lettre, il a antidaté la "Lettre", ce qui signifie que celle-ci est postérieure au 15.04.1728. C'est cette remarque de Baulacre qui explique la datation proposée pour les deux lettres. Tout en ne sachant pas de combien Baulacre a antidaté sa "Lettre", on peut dire qu'elle est antérieure à la "Lettre écrite de Genève", datée du 13.10.1728, et dont il est question dans la 4020, en raison du fait que dans cette dernière Baulacre affirme qu'il s'agit de son deuxième article sur la controverse autour des miracles. Quant à la chronologie entre notre lettre et la suivante, deux éléments de critique interne permettent d'établir que la nôtre précède, probablement de peu de jours, la suivante: 1) tout d'abord Baulacre y affirme ne pas disposer des Mémoires de Trevoux dont il aurait pourtant besoin pour citer un passage; or, dans la suivante, il envoie à JA un extrait de ces mêmes Mémoires, qu'il a dû entretemps se procurer 2) toujours dans la nôtre, il orthographe encore le nom de Despineul en D'Espineuil; c'est seulement dans la suivante qu'il écrit à JA qu'il s'est trompé et rétablit l'écriture correcte du nom, en demandant à son correspondant d'en faire autant dans le manuscrit de l'article avant qu'il parte pour Berlin.

Lieux

Émission

Réception

Genève

Conservation

Genève

Cités dans la lettre