Lettre 3709 de Nikolaus [Saturnin] Zaff à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.Z.1

La bienveillance qu'il

Les honnêtetés que JA a dispensées à Zaff lors de son séjour à Genève l'incitent à prendre la plume. Comme il le lui a déjà dit, l'Église réformée de Coire aurait grand besoin d'une profession en théologie pour le bien des jeunes gens qui se destinent au ministère. En effet, on n'a dans le pays que deux professeurs en philosophie et en humanité dont les gages sont assurés par le leg fait par un docteur en médecine mort sans enfants il y a une trentaine d'années. Il leur faudrait encore un professeur en théologie, hébreu et grec pour ceux qui aspirent au ministère. Le problème est qu'il n'y a personne qui veuille fonder une nouvelle chaire et que, d'autre part, on ne peut toucher à l'argent public puisqu'il appartient aux deux religions. Certaines personnes ont songé à la Société anglaise pour la propagation de l'Évangile dont les effets charitables se font sentir en Europe et dans le Nouveau monde; elles pensent que celle-ci, une fois connue la situation de l'Église réformée de Coire, serait disposée peut-être à fournir les fonds pour l'institution d'une chaire en théologie. Ils aimeraient avoir l'avis de JA sur ce projet; comme il a un grand crédit auprès de l'archevêque de Cantorbéry [Wake], peut-être pourraient-ils, grâce à lui, arriver plus aisément au but. C'est au nom des cent cinquante Églises de ce pays qu'il adresse cette demande à JA. Les jeunes gens du pays qui veulent devenir ministres n'ont pas beaucoup d'alternatives pour leur formation: soit ils vont faire des études chez quelques ministres (qui n'ont pas forcément de grandes connaissances théologiques), soit ils sont obligés d'aller en Suisse ou en Allemagne. Mais cette solution est trop chère pour la majorité d'entre eux. S'ils avaient la possibilité de suivre des cours réguliers de théologie et de langues anciennes, ils pourraient bien se former à moindre frais puisqu'ils pourraient payer leur pension en denrées ou chercher quelques charges. Pour les gages d'un professeur, un fonds qui rendrait 200 écus par an suffirait. Le fonds pourrait rester en sécurité en Angleterre, à l'abri des révolutions éventuelles qui pourraient intervenir ici, et chaque année on pourrait retirer les intérêts et les leur faire parvenir par quelques marchands. L'élection du professeur pourrait être confiée aux trois doyens et à cinq ou six présidents dans des Colloques du synode, puisque c'est le lieu où l'on connaît le mieux les hommes du pays. Zaff fait enfin appel à la bienveillance de JA et à celle que l'Académie de Genève a toujours eue envers les Églises des Grisons; il y a un siècle environ Genève envoya un de ses illustres membres, un Tronchin [Théodore] lui semble-t-il, pour apaiser les troubles intervenus dans le pays à cause de la Valteline. Il écrira aussi à [Armand-Louis] de Marsay.

Adresse

Genève

Commentaire

Lieux

Émission

Réception

Genève

Conservation

Genève

Cités dans la lettre