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Lettre 3582 de Barthélemy Barnaud à Jean-Alphonse Turrettini

Lausanne 18.02.1726

Nous sommes très-mortifiez

Barnaud et [François-Frédéric] Treytorrens sont mortifiés que [Crinsoz] de B[ionnens] se soit oublié comme il l'a fait; quand l'expéditeur a assuré JA que de Bionnens relatait ses objections dans les propres termes de JA, sans rien ajouter ni altérer, il l'a fait sur sa parole, puisqu'il n'avait pas vu son nouveau manuscrit. Il n'a pas estimé de son devoir d'aller voir les corrections reçues par [Emmanuel] Duvillard, pensant que cela incombait à l'auteur et au libraire. Treytorrens pour sa part...

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Lausanne 18.02.1726


Lettre autographe, signée, adressée. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.B.8

Budé, Lettres, I, p.102-104, datée de 1725 et avec des omissions.


Nous sommes très-mortifiez


Barnaud et [François-Frédéric] Treytorrens sont mortifiés que [Crinsoz] de B[ionnens] se soit oublié comme il l'a fait; quand l'expéditeur a assuré JA que de Bionnens relatait ses objections dans les propres termes de JA, sans rien ajouter ni altérer, il l'a fait sur sa parole, puisqu'il n'avait pas vu son nouveau manuscrit. Il n'a pas estimé de son devoir d'aller voir les corrections reçues par [Emmanuel] Duvillard, pensant que cela incombait à l'auteur et au libraire. Treytorrens pour sa part ne partage en rien les idées de Bionnens et lui a fait les mêmes objections que JA mais de Bionnens pense y avoir bien répondu. Quand celui-ci sera de retour, Barnaud lui parlera avec sa fanchise habituelle. [Charles-Guillaume Loys] de Bochat a préparé une traduction française du livre d'Aconcio De stratagematibus Satanæ en y adjoignant une préface dans laquelle il retrace la vie de cet auteur, en le défendant contre les calomnies dont il a fait l'objet; Humbert lui a offert de publier l'ouvrage et il lui enverra le tout. Barnaud, à qui Bochat a communiqué le manuscrit, a commencé à le lire et le trouve très agréable; il ne connaissait pas l'ouvrage mais il y a beaucoup de réflexions utiles à propager l'esprit de modération. Bochat n'y mettra pas son nom pour ne pas s'attirer des histoires. Un proposant du Pays de Vaud [Bessière], ayant reçu l'imposition des mains, a été appelé comme chapelain par une princesse douairière de Hesse qui habite près de La Haye. Il a demandé au synode de Hollande d'être reconnu ministre sans avoir à recevoir une nouvelle imposition des mains; il a été soutenu dans sa démarche par feu [Jacques] Basnage qui a écrit un mémoire en faveur des apôtres étrangers. On lui a répondu qu'il pourrait exercer son ministère chez la princesse mais pas à l'extérieur de sa maison, conformément à ce qui avait été communiqué précédemment aux autorités de l'Église de Genève. Le proposant a informé l'Académie lausannoise de tout cela, en la priant de vouloir alerter Berne. En effet l'affaire avait débuté sous le rectorat de [Jean-Pierre] de Crousaz, à qui l'impositionnaire avait demandé d'informer LL.EE. de Berne pour qu'elles écrivissent en Hollande, mais il ne s'en était pas occupé. En revanche maintenant [Georges] Polier [de Bottens] s'est empressé de faire les démarches nécessaires et a tout de suite alerté [Johann Anton] Tillier qui a suggéré d'en écrire au souverain qui ne manquera probablement pas de s'en plaindre aux États-Généraux de Hollande. Genève devrait dans ce cas être associée à la démarche. À Vevey, comme l'écrit [Vincent] Perret, on a emprisonné un piétiste qui avait parlé des sacrements, du souverain et du culte public en des termes offensants. Cela a dû arrêter "la bande de Mr de Muralt" qui y était attendue. Barnaud a presque terminé la traduction du Traité des Loix [de Whitby] ; il y avait tellement de choses à changer dans la révision qu'il a préféré procéder à une nouvelle traduction. À un moment donné, l'auteur cite un ouvrage [Hawkesworth, Labyrinthus] avec un titre qui doit être fautif; Barnaud demande à JA de l'éclaircir sur ce détail. Le nombre d'étudiants à l'Académie de Lausanne a diminué de moitié depuis trois ou quatre ans; il est vraisemblable que les disputes au sujet du Consensus aient découragé pas mal de jeunes gens, de même que le délai assez long avant d'obtenir un poste. Il envoie ses salutations à Madame Turrettini, à [Jacques] Chenaud et à son cher élève [Marc Turrettini]. Il demande enfin à JA de lui faire savoir s'il a écrit à [Jean] Le Clerc.

Adresse

Genève


Lieux

Émission

Lausanne

RĂ©ception

Genève

Conservation

Genève


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