Lettre 3361 de Paul Bennelle Ă  Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (GenĂšve), 1/Gd.B.23

Je n'aurois pas tant tardé

Bennelle a tardĂ© Ă  rĂ©pondre Ă  JA pour le remercier du beau prĂ©sent qu'il a reçu parce qu'il a Ă©tĂ© obligĂ© de garder la chambre pendant trois mois Ă  cause de la goutte que le temps humide et venteux a fait empirer. Il retirera l'ouvrage de Canisius [Thesaurus] vers le mois de juillet et le premier volume des traitĂ©s de paix [Dumont, Corps universel] Ă  la fin de l'annĂ©e. On a appris Ă  Amsterdam la terrible mort de Jean [I] Vasserot: que Dieu ait son Ăąme, si tant est qu'il en ait eu une et nous prĂ©serve d'acquĂ©rir des biens par les moyens dont le dĂ©funt s'est servi. Ces accidents nous rappellent qu'on doit ĂȘtre prĂȘt Ă  partir quand cela plaĂźt Ă  Dieu de nous appeler. Des choses extraordinaires se sont passĂ©es depuis 1686: la mort d'Anne d'Angleterre, celle de Louis XIV et tant d'autres. Il y a quelque chose d'Ă©trange et de suspect dans le fait qu'une reine fiĂšre et ambitieuse [Elisabetta Farnese, femme de Philippe V d'Espagne] ait acceptĂ© de cĂ©der la place Ă  un roi qui n'est pas son fils [Luis I d'Espagne]. Tout cela sent la cabale jĂ©suitique et des profondeurs diaboliques; en effet on fait abdiquer un roi [Philippe V] dont l'esprit est considĂ©rĂ© comme faible mais rien ne prouve qu'on ne fera pas de nouveau appel Ă  lui pour aller rĂ©gner en France, Ă©ludant ainsi les traitĂ©s qui interdisent aux deux couronnes de France et d'Espagne d'ĂȘtre rĂ©unies.

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