Lettre 3115 de William Wake à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée. (Ang)
Bibliothèque de Genève, Ms fr 493 (f.89-90)

Extraits dans Sykes, Wake, II, p.72, 206.

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Wake a été surpris d'apprendre, par une lettre de [Jean III] Sarasin, que le docteur Fiddes, dont il avait envoyé un ouvrage à JA [Theologia, 1718], a publié un deuxième volume [Theologia, 1721] où il manifeste des idées assez extravagantes. Il ne l'a pas lu mais il est navré que Fiddes ait été si imprudent, bien qu'il l'ait toujours connu comme un tory. Il est en relation avec le comte [Marley] d'Oxford qui était un extrémiste whig et est devenu un extrémiste High Church, pour ne pas dire pire. Mais, puisque Fiddes est un homme de bonnes dispositions, on peut espérer qu'il se ravise. Il est indéniable que le travail en faveur des frères opprimés continue très lourdement avec les ministres palatins; il est difficile d'amener les jésuites ou certains catholiques à accepter les droits des protestants. Il est persuadé que le roi d'Angleterre [George I] ne cessera pas ses efforts. [Robert] Sutton fait tout ce qu'il peut pour les pauvres frères de France; il a reçu l'assurance que les prisonniers qui avaient été amenés de Nîmes à la Rochelle avaient été libérés; il a appris du secrétaire de Sutton [James Johnstone] que le régent [Philippe d'Orléans] avait donné des ordres dans ce sens. C'est plus difficile avec les Églises de Hongrie et de Bohème. Pour faire face à toutes ces difficultés, il faut réaliser l'union entre les protestants. C'est triste de devoir constater que les laïcs sont plus sensibles et plus engagés dans ce projet que les ministres. [Hans Heinrich II] Ott a fait les mêmes remarques lors de son voyage, notamment pour ce qui concerne Zurich. Pendant son passage à travers l'Allemagne, il a pu constater combien les catholiques sont remontés contre les protestants et l'espoir qu'ils ont de voir sur le trône le prétendant [James Francis Edward Stuart]. Pfaff a certainement fait un excellent travail pour promouvoir la modération; Wake a hébergé chez lui un étudiant de Tübingen, Maischel, qui, une fois de retour en Allemagne, s'engagera sûrement sur la même voie. Le secrétaire de de Bernstorff est déjà de retour alors que le vieil homme suivra dans deux mois; Wake est persuadé qu'il fera de son mieux pour promouvoir le projet. Ce que Wake a écrit à JA à propos d'une liturgie et d'une confession de foi communes lui a été suggéré par différentes personnes. Il est convaincu que ce serait une très bonne chose si cela pouvait se réaliser mais il partage l'avis de JA selon lequel ce n'est pas possible. Il se peut que cela se réalise à l'avenir. Il faudrait un synode général de tous les protestants. Mais pour le moment ce serait déjà bien si on pouvait se tolérer là où on diffère. Wake a rencontré une fois [Jacques] Vial mais celui-ci, qui était accompagné d'un des ministres français, n'a pas pu s'exprimer librement. JA a communiqué à Wake ses pensées concernant la meilleure méthode pour réunir les protestants; il faudrait qu'il les mette ensemble pour que Wake puisse les présenter à de Bernstorff, voire au roi lui-même. Pour ce qui concerne les pauvres Vaudois, Chetwynd lui a dit que la pension leur a été rendue ; lord [Charles Spencer] de Sunderland a promis qu'on solliciterait les ministres britanniques en poste à Turin pour protester contre l'attitude injuste et violente observée à l'égard des Vaudois. Wake espère pouvoir en parler demain au roi lui-même.

Adresse

[Genève]

Commentaire

Avec un PS daté du 24.02.1720/1.

Lieux

Émission

Réception

Genève

Conservation

Genève

Cités dans la lettre