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Lettre 2462 de Hans Kaspar II Escher à Jean-Alphonse Turrettini

Zurich 20.01.1714

Dans la Lettre

Dans sa dernière lettre, JA mentionne les Édits civils de Genève [1714], qui ont été revus par trois jurisconsultes, approuvés par les deux Conseils et ensuite par le peuple. Puisque cette ville demeure un modèle digne d'être suivi et que Zurich est actuellement aux prises avec les mêmes questions, Escher demande qu'on lui envoye une copie de ces Édits. Les affaires ecclésiastiques ont été interrompues par la guerre et par les troubles populaires; on les reprend par interval...

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Zurich 20.01.1714


Lettre autographe, signée. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.E.5

Budé, Lettres, I, p.356-358. Omissions.


Dans la Lettre


Dans sa dernière lettre, JA mentionne les Édits civils de Genève [1714], qui ont été revus par trois jurisconsultes, approuvés par les deux Conseils et ensuite par le peuple. Puisque cette ville demeure un modèle digne d'être suivi et que Zurich est actuellement aux prises avec les mêmes questions, Escher demande qu'on lui envoye une copie de ces Édits. Les affaires ecclésiastiques ont été interrompues par la guerre et par les troubles populaires; on les reprend par intervalles mais on n'avance guère; la surcharge de travail en est aussi la cause. Ceux du pouvoir civil qui ne se donnent pas la peine d'approfondir les choses sont pleins de soupçons à l'égard de ce qu'on appelle la nouveauté et les ecclésiastiques, qui ont toujours été réticents à l'égard d'une réforme, profitent de cette situation. Tout cela confirme Escher dans l'idée qu'en matière de religion, on ne fera jamais grand-chose qui vaille par l'autorité humaine, puisque la conversion du cœur est l'affaire de Dieu. Tout ce que les hommes peuvent et doivent faire est de donner aux opérations divines le moins d'empêchement possible en mortifiant la chair et en faisant la guerre à la concupiscence. Quand les membres et les conducteurs de l'Église seront véritablement touchés par l'amour de Dieu et du prochain, la réforme du culte et de l'enseignement naîtra presque d'elle-même. Certes, il y a actuellement des hommes éclairés parmi les magistrats et les gens d'Église et de là vient qu'il y a plus de tolérance que par le passé; plusieurs bourgeois, de l'un et de l'autre sexe, semblent ouvrir les yeux, entrevoir la corruption et travailler sérieusement à la conversion. L'autre jour Escher, en lisant le verset 19 de l'Épître de Jude, se demanda si les gens dont parlait l'apôtre ne pourraient pas être ceux qui définissent avec rigueur les articles de la foi, au point de ne concéder aucune espérance de salut à ceux qui ne souscrivent pas aveuglément à leurs définitions, sans pour autant se préoccuper de la conversion de l'homme intérieur. Il y a à Zurich depuis quelques mois un compagnon orfèvre du Toggenbourg qui, outre le fait d'avoir travaillé à son métier, a fait en quelque manière l'apôtre et édifié par sa conduite et par sa conversation plusieurs personnes, dont certains des jeunes ministres. L'accueil qu'il a reçu a varié mais personne ne l'a inquiété puisqu'il ne touchait aucunement à l'orthodoxie. Il y a dans ce Canton et dans celui d'Appenzell quantité de bonnes âmes, zélées dans la voie du salut. On n'a encore rien de certain sur la négociation de Rorschach; l'article du Toggenbourg et de la liberté de la religion dans les autres terres de l'abbé de Saint-Gall [Bürdigger] est presque vidé et il ne s'agit plus que de la satisfaction que l'abbé, comme auteur de la guerre, doit donner. Les deux Cantons de Berne et de Zurich exigent cette satisfaction non pour soi mais pour assurer la sécurité aux protestants d'Appenzell et de la ville de Saint-Gall. On a trouvé parmi les papiers de l'abbé divers desseins pour ruiner complètement cette ville, mais ces mêmes desseins fournissent les moyens pour protéger Saint-Gall. Tel est d'ailleurs le sujet de la négociation de Rorschach. Toutefois celle-ci est tant liée aux affaires extérieures qu'il est difficile de faire un pronostic. Ce qu'il y a de certain, c'est que les demandes des deux Cantons sont si raisonnables que si l'abbé les a refusées, cela signifie qu'il doit avoir d'autres raisons pour ne pas vouloir la paix.

Adresse

[Genève]


Lieux

Émission

Zurich

Réception

Genève

Conservation

Genève


Cités dans la lettre

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