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Lettre 2227 de Samuel Turrettini Ă  Jean-Alphonse Turrettini

Cambridge 23.09.1711 [12.09.1711 (v.s.)]

Je recus en partant

Turrettini est heureux d'apprendre que l'air de la campagne est bénéfique pour la santé de JA. Il l'encourage à y rester jusqu'à ce qu'il soit complètement rétabli. Il assure son correspondant qu'il n'a montré aucune de ses lettres à qui que ce soit. L'hétérodoxie dont on accuse JA en Hollande est d'avoir un penchant secret pour l'arminianisme; pour se forger une telle réputation, il n'est pas nécessaire de dire quelque chose contre les idées reçues, il suffit simplement de ne pas les défendre a...

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Cambridge 23.09.1711 [12.09.1711 (v.s.)]


Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.T.21


Je recus en partant


Turrettini est heureux d'apprendre que l'air de la campagne est bénéfique pour la santé de JA. Il l'encourage à y rester jusqu'à ce qu'il soit complètement rétabli. Il assure son correspondant qu'il n'a montré aucune de ses lettres à qui que ce soit. L'hétérodoxie dont on accuse JA en Hollande est d'avoir un penchant secret pour l'arminianisme; pour se forger une telle réputation, il n'est pas nécessaire de dire quelque chose contre les idées reçues, il suffit simplement de ne pas les défendre avec assez de chaleur. Outre cela, ces messieurs étant convaincus que la vérité réside dans leurs systèmes, ils regardent avec suspicion tous ceux qui incitent à chercher la vérité et à faire preuve de charité, puisqu'ils interprètent cette attitude comme un désaveu de leurs propres systèmes, censés contenir la pure vérité. Turrettini ne doute pas qu'on ne leur ait écrit de Genève des lettres de plainte, comme [Jacques] Bernard le lui a bien laissé entendre. À son retour en Hollande, il tâchera d'en trouver des preuves convaincantes. Mais il n'y a pas qu'en Hollande où l'on a écrit de telles plaintes. Il y a quelques jours Testas lui a lu la lettre de [Théodore] Blanc, actuellement ministre à Hambourg, dans laquelle celui-ci lui parle d'un ouvrage qu'il est en train d'écrire sur l'Apocalypse, ainsi que d'un autre contre les sociniens [resté inédit]. Il ajoute que [Bénédict] Calandrini et [Bénédict] Pictet l'ont fait prier par [Paul (?)] Dumas de hâter l'impression de ce dernier travail puisque le mal commence à gagner peu à peu Genève. Delpech aussi n'a pas manqué de décrier à Londres l'Église de Genève et celle de Neuchâtel. Il a une femme et une Église et est suivi du petit peuple mais boudé par les gens de considération à cause de la dureté de ses sentiments. Il ne cesse de prêcher contre l'Église romaine et contre les ennemis de la grâce ou pour mieux dire les ennemis d'Augustin. À son retour à Londres, Turrettini tâchera de voir les personnes indiquées par JA mais actuellement tout le monde est à la campagne. Il a vu les ministres de la Savoie, [Jean-Armand I] Du Bourdieu, [Louis] Saurin et [Théodore (?)] Du Cros; [Grostête] de La Mothe et Aufrère sont encore à la campagne. Il a vu [Jean] Mesnard et Rivals, ministres de l'Église de St James, [Pierre I] Allix, qui salue bien JA, et [Jacques II] Cappel dont l'orthodoxie est suspecte. Il connaît aussi les deux ministres de l'Église de St Martin, dont l'appel est récent et qui sont arrivés à Londres après Turrettini, à savoir [David] Durand, qui est ici à l'abri des inquisitions dont il a fait l'objet en Hollande, et [Henri] Chatelain qui prêche assez bien. Après avoir donné à Saurin les thèses de JA [Cogitationes], il lui en reste trois exemplaires. Ceux à qui il les avait données en Hollande – [Pierre] de Joncourt, Chion, [Daniel] Brunier, [Jacques] Basnage et [Jacques] Saurin, les ont trouvées très à leur goût. Il avait entendu parler en Hollande de la défense de l'évêque de Londres [Henry Compton] et on lui avait même marqué un Anglais qui aurait inspiré le projet; mais ici personne ne semble être au courant de l'affaire. Il s'en enquerra auprès des docteurs de Cambridge. Il est arrivé dans la ville depuis trois jours. Sike, professeur d'hébreu à qui l'avait recommandé Bertheau, lui est d'un grand secours ; il l'a conduit d'abord à la bibliothèque publique et dans celle de Trinity College et a demandé qu'on prête en son nom à Turrettini tous les livres dont il aura besoin. Il l'a introduit par la suite auprès de Bentley, maître à Trinity, qui l'a fort bien reçu et a promis de le faire avec d'autres personnes aussi; certaines sont absentes puisqu'on ne donne pas de leçons en ce moment, comme [John] Laughton, Davies et un fils [Pierre II] de [Pierre I] Allix. De La Roche, qu'il a vu à Genève avec des Anglais, publie chaque semaine à Londres une feuille en anglais [Memoirs of literature] où il donne un court extrait des livres qui ont paru. Turrettini cherchera à retrouver plusieurs feuilles pour écrire à JA les titres des livres récents.

Adresse

Genève


Lieux

Émission

Cambridge

RĂ©ception

Genève

Conservation

Genève


Cités dans la lettre

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