Lettre 1062 de Paul L'Escot Ă  Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.L.21

La lettre qu'enfin vous m'avez

L'Escot est content d'avoir reçu une lettre de JA même s'il l'eût souhaitée moins laconique. Il le félicite d'avoir été élu professeur en histoire ecclésiastique et lui rappelle le pari qu'ils avaient fait dix ans auparavant, avant le voyage d'étude de JA. L'Escot avait parié vingt pistoles qu'en dix ans au plus son ami serait devenu professeur à l'Académie. Il est vrai qu'il pensait alors à la théologie mais il ne pouvait pas prévoir qu'on créérait une nouvelle chaire ad hoc pour lui. Si l'on considère que dans le pari, on parlait aussi de mariage, on peut dire que L'Escot l'a gagné à moitié. Jaquelot a été content d'apprendre le jugement positif que JA a porté sur son livre [Dissertations sur l'existence de Dieu] et aimerait lire le sermon que celui-ci a publié [Sermon sur la charité]. Quant à L'Escot, qui ne l'a pas encore vu, il voudrait connaître les circonstances qui ont conduit JA à le publier. Il a été touché par la nouvelle de la banqueroute d'[Isaac I] Lefort et regrette de le savoir aujourd'hui, d'après ce qu'on lui a dit, dans une prison à Chambéry. Il demande à JA de transmettre à [Léonard] Baulacre l'expression de sa sympathie. À Ryswick, on prépare la conférence pour la paix; les ambassadeurs arrivent les uns après les autres et on craint seulement que la maladie du roi de Suède [Charles XI] ne retarde les négociations. L'Escot a pris des contacts à Vienne avec [Coenraad van] Heemskerck, ambassadeur de Hollande auprès de l'empereur [Léopold I], pour un poste de précepteur dans sa maison et il espère obtenir une réponse positive.

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