Lettre 837 de Lacombe Ă  Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.J.4

Je vous avoue franchement

Lacombe commençait à s'impatienter de ne pas recevoir de nouvelles de JA. Il lui avait déjà écrit deux fois quand il a reçu directement des nouvelles de son correspondant. JA ne dit rien de sa santé et il espère qu'elle est bonne. Il le remercie d'avoir envoyé les livres au cher patron [Isnard (?)] et promet à JA de ne pas lui faire d'affaires avec Fontenelle, qu' il ne connaît pas, à propos de ce qu'il lui écrit à son sujet. Il ne dira rien de ce que JA lui marque. Il est bien aise que l'auteur, qu'il voit rarement chez un ami, ait eu l'approbation de JA; il est à présent dans sa maison à la campagne où le père Bouhours s'est retiré. Après le départ de JA, Lacombe est allé rendre une visite au cul de sac [rue Bourdonoy] au maître du logis [Étienne I Demeuves] qui n'y était pas; il a alors parlé avec [Jacques] Rey, un compatriote de JA qui loge là-bas. Celui-ci lui a dit qu'on lui avait écrit de Genève en lui annonçant que JA se marierait avec la fille de son maître. Lacombe a exprimé sa joie devant un choix si judicieux mais n'en a pas parlé autour de lui. Il faut croire pourtant qu'on en a parlé sérieusement puisque c'est maintenant JA lui-même qui lui demande des renseignements. La demoiselle est belle, bien faite de corps et d'esprit, bien élévée; sa mère [Marie] est morte, son père exerce la profession que JA connaît et qui est la meilleure en l'état présent. Elle a trois sœurs et un frère [Étienne II] que leur père a envoyé à l'étranger apprendre le métier chez différents marchands. Il est très riche de son côté et va hériter d'une tante, âgée de 80 ans. On disait que ce monsieur avait en vue pour sa fille aînée une personne de sa profession qui pourrait le soulager mais il serait sûrement très content d'avoir JA pour gendre. Ce qui compte dans un mariage ce n'est pas l'égalité des biens des époux mais la ressemblance des inclinations et des humeurs et du reste la plus grande richesse qu'une fille peut apporter en mariage c'est la chasteté et la vertu. Le père de la demoiselle a un oncle qui demeure à Genève depuis longtemps. Si JA lui donne une plus ample mission, il s'en chargera sans ébruiter la chose. Il a laissé le billet de JA pour [Daniel] Martine chez lui car celui-ci n'y était pas. Son hôtesse a promis de le lui remettre.

Adresse

Genève

Commentaire

Lieux

Émission

RĂ©ception

Genève

Conservation

Genève

Cités dans la lettre