Lettre 702 de Barthélemy Micheli du Crest à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.M.20

Suivant le train ordinaire

Comme d'habitude, la lettre de JA est arrivée en retard; Micheli l'attribue au fait que JA envoie probablement son courrier aux bureaux des quartiers au lieu de les amener à droiture au bureau général. Pour l'affaire [Philis] Micheli, l'expéditeur est convaincu que [Frédéric] d'Entragues ne fera rien mais en même temps il est difficile de croire qu'il reste insensible au sort d'enfants [Marc-Louis et Honoré-Barthélemy Micheli] qui ont perdu un père [Benjamin] qui servit trente campagnes durant. [Pierre] Stoppa a promis de s'en occuper et d'Iberville lui a envoyé un mémoire fort précis. Micheli ne manquera pas de défendre [Daniel] Martine auprès du résident [d'Iberville] ; il l'assurera de son innocence et du fait que les commentaires n'étaient pas de lui. Micheli pense que d'Iberville, qui est au fond de ses amis, serait ravi de recevoir une lettre d'explication de sa part. Cela faisait longtemps que le frère de Micheli [Jacques] attendait l'occasion de faire connaître à JA l'estime qu'il a pour lui. Celui-ci ne doit donc pas s'étonner du geste puisque le mari et la femme [Élisabeth] se font un grand plaisir de cette nouvelle liaison. [Germain] Colladon se dispose à partir et il portera à JA le livre de La Bastide [Psaumes, Amsterdam, 1692] ; il paraît qu'il n'est revenu dans sa patrie que pour y finir quelques affaires et pour mieux s'en détacher. Il a vendu, semble-t-il, sa maison. Outre la malle de JA, on a reçu plusieurs ballots de sa part avec livres, vêtements etc. Des deux robes de chambre, on en a donné une à [Antoine] Rouvière et on a gardé l'autre, la grise, pour JA; on a mis les livres dans sa bibliothèque. Il y a quelque temps, Micheli avait demandé à JA une lettre pour [Angélique] Bibaud; maintenant sa tante [Marie I Turrettini] lui en demande une pour [Marc] Dupuis qui mérite d'être soutenu en ce moment; ses sœurs sont venues à Genève pour l'ébranler, de même qu'un parent, président de Dijon. Mais cela ne servira à rien. On ne sait rien de certain sur ce qui se passe du côté de Pignerol, mis à part la fin du siège. Le duc de Savoie [Victor-Amédée II] est à la tête d'un gros détachement qui marche du côté du Pragelas. Micheli croit que son dessein est de presser Catinat avant l'arrivée des secours. Selon les amis du Piémont, celui-ci se serait retiré sur le Mont-Cenis, pour ne pas s'éloigner de Suze qu'on voudrait attaquer. Si les alliés veulent faire quelques exploits, il faut qu'ils se hâtent car les secours arrivent de tous les côtés. Il semble que l'envoyé du roi [Louis XIV] à Gênes soit le résident; c'est un fort bon poste, qui vaut bien une ambassade, mais il serait regrettable de perdre d'Iberville, on n'en aura jamais un pareil. Il n'y a rien à mander de Genève sinon qu'il y a beaucoup de mariages: même Gabriel [I] Rilliet, qu'on croyait bien éloigné de ces desseins, se marie avec la jolie [Andrienne] Mallet, compagne de [Marie] Buisson. La sécheresse, qui nuit énormément à la vigne, continue mais la chaleur commence à diminuer et les nuits deviennent fraîches. Il y aura bien peu de vin. Il aimerait savoir si le jeune Chabot [II] est arrivé à Paris.

Adresse

[Paris]

Commentaire

Lieux

Émission

Réception

Paris

Conservation

Genève

Cités dans la lettre