Lettre 418 de Barthélemy Micheli du Crest à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée. (F)
Bibliothèque de Genève, Ms fr 488 (f.222-223)

Budé, Lettres, II, p.308-309. Omissions.

Par vos deux dernieres

Par les deux dernières lettres de JA, on sait qu'il est arrivé à Leyde et y a trouvé les mêmes manières qui, à l'automne, l'avaient autant dégoûté que le mauvais air. Le meilleur remède est de ne pas y rester, d'autant moins qu'il a l'intention de faire de courts séjours à Amsterdam, Utrecht et La Haye. Ensuite, le moment sera venu de songer à passer en Angleterre. Micheli est fâché du tourment que la famille a causé à JA à cause de ses thèses [Pyrrhonismus] car la pression à laquelle JA a été soumis à ce sujet pourrait le décider à les soutenir contre vent et marée. Même si l'oncle de JA [Bénédict II Turrettini] y tient, on laisse à ce dernier carte blanche à ce sujet et qu'il les fasse ou qu'il ne les fasse pas, ce sera toujours bien fait. À l'heure qu'il est, [Paul] L'Escot devrait être auprès de JA; le pauvre garçon a bien souffert en route et il sera content quand il se trouvera en pays sûr. Il y a quelque temps, Micheli écrivit à [Frémont] d'Ablancourt en le priant de s'employer pour trouver à L'Escot quelque établissement. Il pense qu'il vaudrait mieux explorer toutes les possibilités existant en Hollande. Il préfèrerait en effet que le jeune homme trouvât une condition dans ce pays ou en Allemagne plutôt qu'en Irlande. Etant en Hollande, JA doit être plus informé sur la guerre que les autres puisque c'est là-bas que se forment tous les grands projets pour la prochaine campagne. Il paraît que les Français se disposent à défendre leurs places plutôt qu'à se lancer dans de nouvelles conquêtes. Ils font en sorte que Pignerol et Casale puissent résister au siège dont on les menace. On peut néanmoins imaginer que l'armée qu'ils destinent au Piémont sera pour le moins aussi forte que celle de l'année passée. Les alliés ne devraient donc pas être en mesure de reprendre des places. Il n'y a rien de nouveau du côté de la Suisse sinon qu'il pourrait y avoir bientôt une Diète générale des Cantons, mais la politique générale ne devrait pas changer. À Genève, tout procède normalement; on continue de travailler aux fortifications et on a fait de grandes esplanades du côté de Rive: les aménagements qu'on a prévus feront du tort à plusieurs maisons dont celle de [Pierre] Raby. Mais il s'agit là de quelque chose de très nécessaire bien que d'une grande cherté. [Jacques] De la Porte a prêché avec un grand succès. [Antoine I] Léger aussi a prêché à Saint-Pierre avec grand applaudissement; il prêche aussi fort bien en italien. Il donne par la suite des nouvelles des amis genevois dont certains, comme [Étienne] Jallabert, [Jean] Saurin et Ingrand, demandent des nouvelles de JA. [François Poulain] de La Barre voudrait bien travailler mais il n'a que peu d'écoliers, auxquels il enseigne la géographie. Ravier a donné des nouvelles de JA ; il n'est pas encore déterminé mais il a une santé bien délicate. La maison Bibaud est allée au Pays de Vaud mais elle reviendra sous peu, sans [Marie Bibaud] du Lignon toutefois qui restera à Lausanne. JA leur dira si Wikart et Mesnard ont passé la mer avec le roi [Guillaume III]. L'affaire des deux frères Favre est désormais apaisée: l'absent [Barthélemy] consent au bonheur de son frère [Jean] et le mariage sera bientôt célébré. Celui de [Gabriel Sarasin] de La Pierre s'achèvera dans huit jours. Le frère de Micheli [Jacques] est sur le point de partir pour les Flandres. Il envoie les salutations de la parenté.

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[Hollande]

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Hollande

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Genève

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