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Lettre 3558 de Jean-Alphonse Turrettini à William Wake

Genève 07.12.1725 [07.12.1725 (n.s.)]

J'ai bien reçû la lettre

JA a communiqué à la Compagnie des pasteurs les sentiments favorables que Wake continuait d'avoir à son endroit; [Jean III] Sarasin a aussi produit la belle lettre que le prélat lui a envoyée; [Jean] Dassier le remercie beaucoup du présent qu'il lui a envoyé. Tout cela a été vu par le Conseil aussi. À Genève, on regarde Wake comme le protecteur de la ville, mais aussi comme le protecteur des Églises de Suisse, qui en ont grand besoin à cause de la situation délicate dans laquelle ils se trouvent...

Lettre 3558 de Jean-Alphonse Turrettini à William Wake

Genève 07.12.1725 [07.12.1725 (n.s.)]


Lettre autographe, signée. (F)
Christ Church Library (Oxford), Arch. W. Epist.31 (200-201)

Extraits dans Sykes, Wake, II, p.193-194.


J'ai bien reçû la lettre


JA a communiqué à la Compagnie des pasteurs les sentiments favorables que Wake continuait d'avoir à son endroit; [Jean III] Sarasin a aussi produit la belle lettre que le prélat lui a envoyée; [Jean] Dassier le remercie beaucoup du présent qu'il lui a envoyé. Tout cela a été vu par le Conseil aussi. À Genève, on regarde Wake comme le protecteur de la ville, mais aussi comme le protecteur des Églises de Suisse, qui en ont grand besoin à cause de la situation délicate dans laquelle ils se trouvent. Il saisit l'occasion pour soumettre à Wake une affaire qui est source de grande inquiétude; il s'agit des bruits qui se sont répandus d'après lesquels le roi de Prusse [Friedrich Wilhelm I] aurait vendu Neuchâtel au duc de Bourbon ou serait sur le point de le faire, ce qui inquiète énormément tous ces messieurs sur le sort de leurs privilèges et de la religion. Ils avaient toujours considéré leur État comme inaliénable et il avait en effet été déclaré tel en 1694, la sentence ayant été reconfirmée en 1707 et couchée dans un acte public par [Ernst] de Metternich peu de temps après. Si, en dépit de ces engagements formels, ils se retrouvent maintenant aliénés par une vente, ils seront exposés à toute sorte de misères. Après une vente, il pourrait y en avoir une autre et ils pourraient se retrouver sous le joug du maître lui-même [Louis XV]. Les promesses qu'on leur a faites ne comptent pas beaucoup face à un prince puissant. Il paraît bien étrange que le roi de Prusse ait accepté de jeter Neuchâtel dans une situation si nuisible à l'État et à la religion, de même qu'il paraît tout aussi étrange que le roi d'Angleterre [George I] soit entré dans cette négociation après que le roi Guillaume [III], incité par l'archevêque de Cantorbéry de l'époque [Tenison] et l'évêque de Salisbury [Gilbert I Burnet], eut fait agir son ministre en Suisse, [Philibert Herwart], pour empêcher que Neuchâtel ne tombât entre les mains du roi de France [Louis XIV]. De même, en 1707, la reine Anne écrivit aux divers Corps de ce pays pour leur recommander le droit du roi de Prusse [Friedrich I] afin de préserver, en particulier, la sûreté de la religion. L'archevêque de Cantorbéry et plusieurs évêques avaient écrit à M*** dans le même esprit. Est-il possible qu'après tant de démarches l'Angleterre abandonne ce pays? JA demande à Wake de prendre des renseignements sur cette affaire et de faire tout ce qu'il peut pour empêcher un tel dénouement. Zurich et Berne sont également très inquiets, d'autant plus d'ailleurs qu'ils se trouvent dans une situation délicate, l'alliance avec la France étant arrivée à expiration il y a deux ans et ce pays exigeant certains préliminaires qu'ils ne veulent pas lui accorder.

Adresse

[Angleterre]


Lieux

Émission

Genève

Réception

Angleterre

Conservation

Oxford


Cités dans la lettre