Lettre 925 de Devaulx I Ă  Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.D.10

C'est à vous... à qui

Devaulx donne à JA des nouvelles tout fraîches de la guerre. Le 18, une attaque violente a été lancée contre les ouvrages du côté de Bruxelles et les Français y ont été si maltraités par les Anglais que Boufflers a dû promettre deux mois de paye pour que ses hommes acceptent de sortir. Il y a eu de grandes pertes de part et d'autre, environ 1'800 hommes. Une fois ces ouvrages gagnés, on posta des batteries au pied de la contrescarpe et une autre pour démolir un pont reliant la ville au château. Ces opérations ont été menées avec le plus grand succès. Le comte d'Athlone a marché avec ses troupes du côté de Maubeuge après avoir fait un détachement du côté de Mons où l'on assure qu'il n'y a que deux régiments d'infanterie. On dit qu'on s'était approché de Dixmude mais que cette place a ouvert les écluses, ce qui a mis tout le pays sous l'eau. Pour ce qui est de la France, Saint-Malo a été réduit en cendres par [Charles] Berkeley. Cette nouvelle a rempli tous les marchands de joie, d'une façon incroyable. Le même Berkeley est allé ensuite à Granville, qui sera soumis sans doute au même sort. Le bruit a couru qu'on en fera autant à Marseille. On dit toujours que Guiscard est aux arrêts sous l'accusation d'intelligence avec le roi [Guillaume (?)]. On se demande si Boufflers a le droit de le garder; quant à l'accusation de trahison, elle est infondée.

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