Lettre 917 de Jean-Alphonse Turrettini à Claude Nicaise

Lettre autographe, signée. Inédite. (F)
Bibliothèque nationale de France (Paris), Ms fr 9362 (f.263-264)

J'aurois plutot repondu

JA aurait répondu plus tôt à la lettre de Nicaise s'il avait pu trouver l'ouvrage de Godefroy; il l'a cherché partout, chez les libraires et dans les bibliothèques, mais en vain. S'agirait-il d'une pièce insérée dans un ouvrage portant un autre nom? Il a pris part aux incommodités de son correspondant et s'en est informé auprès de [Jean-Robert] Chouet. Il a évité de lui écrire pendant plusieurs mois par discrétion. Quant à JA, sa santé est plutôt faible, notamment en ce qui concerne la poitrine. Il est obligé de prendre de temps à autre des remèdes pour cela mais sans beaucoup d'effet. Il reçoit assez souvent des nouvelles de ses amis de Hollande et d'Angleterre mais il ne semble pas qu'on fasse beaucoup de nouveaux ouvrages ces temps-ci. On a reçu de Hollande la Vie de Richelieu en deux volumes [de Le Clerc] ; le Testament politique de Louvois [de Courtil de Sandraz] ; une explication abrégée des 18 premiers versets de l'évangile de Jean par Le Clerc et d'autres petits livrets. Pour avoir des ouvrages d'envergure sortant de ces pays-là il faudra attendre le Dictionnaire de Bayle dont l'impression est fort avancée. On ne parle plus, depuis quelques temps, de [Nicolas] Fatio de Duillier; on lui avait mandé, il y a quelques temps, qu'il était près du fils [Wriothesley I Russel] de mylord [William] Russel à qui on trancha la tête sous Charles II. On a même dit qu'il voyageait avec lui. Si c'est vrai, peut-être pourra-t-on le voir à Genève. Quand JA l'a laissé en Angleterre, son état était fâcheux et il craint que l'air anglais ne dégrade davantage encore sa santé. [Friedrich] Bonet écrit quelquefois à ses parents mais assez rarement; JA se fait du reste du souci pour sa santé. Il a reçu de Paris le Journal des sçavans du 11 avril, dans lequel il y a l'extrait des rétractations que certains religieux ont été obligés de faire par l'archevêque de Reims [Charles-Maurice Le Tellier] à la suite de ce qu'ils avaient prêché le jour de la Saint-Francois. On devrait pardonner à des prédicateurs italiens les libertés qu'ils s'étaient données. Il envoie à Paris un livre [Abbadie, Défense] pour [François] Janiçon, avocat au Parlement qui loge à la rue Saint-Thomas du Louvre. Il prie Nicaise, à qui cette personne ne devrait pas être totalement inconnue, de le lui faire remettre quand une occasion sûre se présentera. Il ne faut pas en effet qu'il le remette à des voituriers publics sujets à visite. Il sait par Chouet que Nicaise a reçu les livres que JA lui a envoyés. Quand il aura besoin de quelque chose, qu'il s'adresse à l'expéditeur.

Adresse

[Dijon]

Commentaire

Lieux

Émission

Réception

Dijon

Conservation

Paris

Cités dans la lettre