Lettre 686 de Barthélemy Micheli du Crest à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre imprimée. (F)
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Budé, Lettres, III, p.311-313.

Je ne fais que

Micheli vient de rentrer de la campagne où il a attendu avec une grande inquiétude des nouvelles de ses deux parents pris dans la grande affaire de Flandres [bataille de Neerwinden]. Son frère [Jacques Micheli du Crest] s'en est bien sorti, même si le combat a été terrible et qu'ils ont dû essuyer pendant des heures un feu continuel. Malheureusement son cousin [Benjamin Micheli] a été blessé et, ce qui ne semblait au début qu'une simple luxation, s'est finalement révélé mortel. C'est une grande perte pour toute la famille. Pour ce qui est du Piémont, tout se réduit au siège de Pignerol. C'est une entreprise qui dépasse les forces des alliés car la place est sûre et bien protégée. Du reste, avant de l'attaquer, il faut emporter le poste de Sainte-Brigida, situé au-dessus de Pignerol, que Catinat a fait fortifier et qui est si bien bati sur le roc qu'on ne peut pas creuser de tranchées. Il y a déjà eu des combats et beaucoup de morts sans grand résultat. Catinat est encore à Fenestrelle où il prendra son temps comme un grand capitaine. Cette opération est mal partie car il y a trop de nations et d'intérêts différents, pas assez d'ordre et trop de désertions. La situation est grave à Genève où la moisson a été bien petite et les gens sont affamés. Tous les greniers sont vides et les voisins sont dans la même situation. Les magistrats sont très inquiets et incitent les étrangers à prendre leur parti: certains s'en vont en Orient, certains en Occident mais il y en a qui ne peuvent pas se résoudre à partir.

Adresse

[Paris]

Commentaire

Lieux

Émission

Réception

Paris

Conservation

Cités dans la lettre