35 Lettres

Lettre 4652 de Barthélemy Barnaud à Jean-Alphonse Turrettini

La Tour-de-Peilz 24.06.1734

Me voici enfin de retour

Barnaud est de retour après deux mois et six semaines passées à Berne. C'est d'Arnay, homme aimable et qui a de l'esprit, qui a eu la chaire de Lausanne; il était impossible de l'emporter face à lui, au vu du nombre et du crédit de ses patrons. À Berne c'est Altman, qui paraissait pour la huitième fois, qui l'a emporté. Parmi les candidats allemands, il y avait de jeunes ministres très versés dans la littérature et dans la philosophie wolfienne, désormais majoritaire dans la capitale; sur le pla...

+ 1 pages

page 1

0370_4652-1_ug73079_turrettini_file.jpg

page 2


0371_4652-2-3_ug73080_turrettini_file.jpg

page 3

0372_4652-4_ug73081_turrettini_file.jpg

La Tour-de-Peilz 24.06.1734


Lettre autographe, signée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.B.8


Me voici enfin de retour


Barnaud est de retour après deux mois et six semaines passées à Berne. C'est d'Arnay, homme aimable et qui a de l'esprit, qui a eu la chaire de Lausanne; il était impossible de l'emporter face à lui, au vu du nombre et du crédit de ses patrons. À Berne c'est Altman, qui paraissait pour la huitième fois, qui l'a emporté. Parmi les candidats allemands, il y avait de jeunes ministres très versés dans la littérature et dans la philosophie wolfienne, désormais majoritaire dans la capitale; sur le plan théologique, ils sont tous coccéiens et même plus que cela. Les candidats du Pays de Vaud ont été très bien reçus et on les a tous reconnus capables d'exercer utilement la profession: Barnaud a reçu deux voix, un autre candidat du Pays de Vaud une et le troisième aucune. D'Arnay, qui appartient à l'une des plus anciennes familles du pays, aujourd'hui tombée en ruine, en a eu onze. Quand il avait eu à disputer contre [Jean-François] Dapples, il n'avait échoué que d'une voix et cela a beaucoup compté cette fois-ci. Barnaud lui-même a eu une petite mésaventure puisqu'il a été accusé d'arminianisme par l'ancien baillif de Lausanne, aujourd'hui banneret, [Emmanuel] Willading, qui avait pourtant toujours montré beaucoup de sympathie à son égard. Barnaud ne s'attendait pas du tout à une telle réception; Willading le rabroua vertement et lui dit qu'il était irréprochable dans ses mœurs et savant, très savant même, mais arminien, ce qui gâtait tout. Il revint sur la signature [du Consensus] et lui dit qu'il fallait qu'il signât et prêtât serment, sans quoi il n'y avait aucun espoir. Il dit cela à deux reprises et Barnaud se limita à faire la révérence. Il a fait dans l'ensemble la connaissance de gens de goût et les candidats se sont aidés entre eux, en se prêtant par exemple les livres dont ils ont eu besoin puisqu'il était impossible d'emporter avec soi tous les ouvrages nécessaires. Il a donné à Sartoris [I] le livre de Patin que JA lui avait prêté [Histoire des medailles]. [Auguste] de Trey a communiqué à Barnaud la lettre où JA montrait l'intérêt qu'il lui portait. Mais Barnaud avait les mains liées à cause de la famille Sinner, patrons zélés de d'Arnay. Il logeait chez [Samuel (?)] Scheureur dont il a été très content. Parmi les ecclésiastiques bernois, celui qui a eu le plus d'égard envers les Vaudois a été [Johann Rudolf] Salchli, auteur d'un livre contre Pfaff [Stricturæ et observationes]. En parlant avec Barnaud, il a affirmé qu'un étranger était beaucoup plus à même de faire l'histoire d'un pays, parce que moins affecté par la crainte ou par l'espoir; il a donné comme exemple l'anonyme qui a publié les Mémoires sur les troubles de Suisse qui, s'il n'avait pas été étranger, n'aurait pas pu parler avec autant de franchise. Barnaud n'a eu garde de le contredire.

Adresse

[Genève]


Lieux

Émission

La Tour-de-Peilz

RĂ©ception

Genève

Conservation

Genève


Cités dans la lettre

+ 1 pages

page 1

0370_4652-1_ug73079_turrettini_file.jpg

page 2


0371_4652-2-3_ug73080_turrettini_file.jpg

page 3

0372_4652-4_ug73081_turrettini_file.jpg