Lettre 4498 de Jacob Vernet à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.V.1-II

Nous nous arrangrons

Vernet et Marc Turrettini suivront les souhaits de JA concernant la date du retour; puisqu'il ne juge pas opportun que son fils passe l'été en France, ils partiront dans trois ou quatre semaines. En profitant de la présence de Monsieur [Georg Wilhelm Sinold von] et Madame Schütz, ils ont fait plusieurs courses à la campagne et visité Versailles, Marly, Meudon, Saint-Germain etc. Ils les accompagneront demain jusqu'à Chantilly d'où ils poursuivront leur route pour l'Angleterre. Ils ont été aussi dîner à Saint-Cloud avec eux chez les Harenc; les jardins sont magnifiques et ces promenades délicieuses. Ces courses ont empêché Marc Turrettini d'envoyer les comptes à JA; il note tout soigneusement mais il est très lent quand il s'agit de mettre au net. Pictet [IV] apportera à JA deux ouvrages, la tragédie intitulée Gustave [de Piron] et l'Instruction pastorale de l'évêque de Montpellier [Charles-Joachim Colbert] qui appartiennent à Vernet; JA verra comment celui-ci parle des miracles de Pâris. La pièce est belle mais folle. Il y a ici beaucoup d'évêques qui soufflent sur le feu. Les remontrances au Parlement de Paris sont dressées mais pas encore faites; on attend que le roi [Louis XV] fixe un jour. Les affaires s'embrouillent de nouveau. On a trouvé l'anagramme de Monsieur de Soisson, le nouvel évêque de Sens. Il se nomme Johannes Josephus Languet; l'anagramme est Oh! Pelagius senonas venit. Vernet a passé une demi-heure avec l'archevêque de Troyes [Jacques-Bénigne II Bossuet] dans une maison où il se trouvait; ses démêlés avec les journalistes de Trévoux s'assoupiront par l'autorité qui s'en mêle. On a parlé à Vernet d'une satire ingénieuse intitulée les Gilbertines contre la conduite équivoque de Gilbert de Voisin. Les clameurs d'Angleterre se calment et il se peut qu'avec le temps on en ait honte. Robert Walpole a mis une question sur le tapis qui montre sa supériorité. Vernet a su de Schütz que le mariage de la princesse royale [Anne] avec le prince d'Orange [Karl Friedrich] était presque conclu. [Hendrik I] Hop a écrit à Vernet que le précepteur de ses enfants les quittait; il l'a consulté pour avoir son avis sur un nom qu'on lui a proposé. Mais qui faudrait-il recommander s'il le demande? Il faudrait un homme sage et assidu pour instruire des enfants dont l'aîné [Hendrick II] n'a que douze ans. Le traité de Montfaucon sur le livre de Judith ne se trouve plus et l'auteur lui-même n'en a plus qu'un exemplaire. Vernet écrira bientôt au conseiller [François-Louis (?)] Turrettini au sujet des démêlés de Gilhe avec [Françoise Vasserot (?)] de la Bâtie et [Jean-Louis Turrettini] de Bossey. Il est content de l'agrément qu'on a donné à Turrettini le ministre [Bénédict IV]. [Jean-Baptiste-François Desmaretz de (?)] Maillebois a dit à quelqu'un qu'il était amusant que Rome et Genève s'unissent pour le faire enrager. La petite princesse [Victoire-Louise-Marie-Thérèse Bourbon] a été mal reçue; la reine [Marie Leszczynska] a accouché tout seule et on n'a pas fait preuve d'un grand empressement.

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Genève

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Émission

Réception

Genève

Conservation

Genève

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