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Lettre 4255 de François II Pictet à Jean-Alphonse Turrettini

Londres 21.06.1731 [10/21.06.1731]

J'ai receu les deux

Pictet a remis les incluses des dernières lettres de JA à [Hans Heinrich II] Ott et a acquitté différentes traites du Genevois. La majorité en Angleterre estime que la Cour d'Espagne ne donnera son approbation au Traité de Vienne qu'après la nouvelle de l'accouchement de la duchesse de Parme [Enrichetta d'Este] ; on espère toutefois la paix. Les honnêtes gens qui sont bien disposés à l'égard de la maison royale et de la religion protestante regardent avec chagrin le mariage de la princesse royal...

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Londres 21.06.1731 [10/21.06.1731]


Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.P.21


J'ai receu les deux


Pictet a remis les incluses des dernières lettres de JA à [Hans Heinrich II] Ott et a acquitté différentes traites du Genevois. La majorité en Angleterre estime que la Cour d'Espagne ne donnera son approbation au Traité de Vienne qu'après la nouvelle de l'accouchement de la duchesse de Parme [Enrichetta d'Este] ; on espère toutefois la paix. Les honnêtes gens qui sont bien disposés à l'égard de la maison royale et de la religion protestante regardent avec chagrin le mariage de la princesse royale de Prusse [Friederike Sophie Wilhelmine], dont on dit du bien, avec le prince de Bayreuth [Friedrich Wilhelm de Brandebourg-Bayreuth]. [Jean] Dassier, que JA lui avait recommandé, se recommande en réalité de lui-même; il a été finalement reçu, et bien reçu, par la reine [Caroline Wilhelmina]. Il semble content de son voyage dont les médailles seront le moindre objet. Dans l'incluse d'Ott, figurent probablement des nouvelles de la santé de l'archevêque [Wake] qu'on dit toujours très faible et incapable de toute affaire. Il est à craindre qu'après sa mort il n'y ait plus de correspondance entre les Églises réformées du continent et l'Église d'Angleterre car c'est l'esprit de la High Church qui prévaut et les successeurs de Wake n'auront pas à cœur de favoriser la bonne entente comme c'était le cas chez Tenison et Tillotson. Pictet croit qu'Ott est sur le point de s'établir avec une jeune demoiselle de Saint-Pierre [Élisabeth]. Agée de 21 ou 22 ans, elle est très douce et fort modeste; elle vient d'une excellente famille, dont le père [Saint-Pierre I], mort depuis une dizaine d'années, était lieutenant colonel de cavalerie au service de l'Angleterre et la mère [Marie], une Renouard, appartient à une riche famille de marchands parisiens réfugiés en Hollande. La jeune fille devrait avoir environ 1200 livres et peut espérer un bon héritage, tant du côté de sa mère que de celui de sa tante. Ce serait une bonne chose qu'Ott se mariât; il mène en effet une vie triste à Lambeth et a besoin d'une femme qui le gouverne car il n'est pas bon économe. Pour les affaires genevoises, Pictet trouve très doux le jugement du Conseil; le plus coupable [Jacques-Barthélemy Micheli du Crest (?)] peut s'estimer heureux que des considérations supérieures concernant le bien de l'État aient incliné les magistrats à écouter les recommandations en sa faveur. Pictet plaint sa famille; c'est un châtiment de Dieu que d'avoir de tels fous et de tels monstres implacables dans une famille.

Adresse

Genève


Lieux

Émission

Londres

Réception

Genève

Conservation

Genève


Cités dans la lettre

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