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Lettre 3847 de Jacob Vernet à Jean-Alphonse Turrettini

Paris 14.10.1727

J'attens avis de

Vernet est un peu inquiet du silence de JA qui devrait avoir reçu depuis une dizaine de jours les papiers dont Martine était chargé et la lettre qui devait lui parvenir par Tronchin le neveu [François] ; il craint qu'il ne soit à nouveau malade. Il compte beaucoup sur les modifications qu'il apportera au texte [Vernet, Défense] ; il faudrait peut-être marquer plus que Vernet ne l'a fait que la révélation est une lumière qui s'ajoute et ne s'oppose pas à la nature. De même il faudrait mieu...

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Lettre 3847 de Jacob Vernet à Jean-Alphonse Turrettini

Paris 14.10.1727


Lettre autographe, signée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.V.1


J'attens avis de


Vernet est un peu inquiet du silence de JA qui devrait avoir reçu depuis une dizaine de jours les papiers dont Martine était chargé et la lettre qui devait lui parvenir par Tronchin le neveu [François] ; il craint qu'il ne soit à nouveau malade. Il compte beaucoup sur les modifications qu'il apportera au texte [Vernet, Défense] ; il faudrait peut-être marquer plus que Vernet ne l'a fait que la révélation est une lumière qui s'ajoute et ne s'oppose pas à la nature. De même il faudrait mieux distinguer deux sortes d'incompréhensibilité, l'une qui vient de contradictions palpables, l'autre de défauts de connaissance. Il faudrait aussi remplacer "relever la dignité" par "rehausser la dignité" là où on parle des efforts des anciens au sujet de la dignité du sacr[ement]. À propos des hérétiques dont parle saint Ignace, il faudrait mettre en note que tous ceux qui ont attaqué les marcionites ont tiré un grand argument de l'eucharistie pour prouver que Jésus-Christ avait un corps réel, comme le montrent le Contre Marcion de Tertullien et un dialogue contre le même hérétique imprimé parmi les œuvres d'Origène au sujet du prétendu secret dans lequel les anciens tenaient l'eucharistie. À ce propos, il faut remarquer qu'ils en faisaient autant concernant le baptême. Les catéchumènes n'y assistaient en effet pas, comme en témoigne Augustin dans [ses Enarrationes sur] le Ps 103. Tertullien, dans son Apologie, assure que l'usage était de garder le secret sur tous les mystères. Pour le passage de saint Cyrille, il faut remarquer qu'il en dit autant du baptême; il dit en effet que l'eau simple acquiert la sainteté par l'invocation en recevant la vertu de l'Esprit et du Christ. Vernet a reçu une lettre de [Léonard] Baulacre qui ne lui parle de rien. [Jean] Tronchin, l'ancien procureur général, est parti hier avec le carrosse pour Lyon; Vernet lui a remis les livres [Catrou, Histoire romaine; Histoire de l'Académie des sciences, années 1722, 1723 et 1724] pour JA ainsi qu'un paquet pour [Françoise] Perdriau. Le procès de Soanen s'est terminé; beaucoup de monde est touché par son malheur mais personne n'est encouragé à l'imiter; le seul qui se soit joint à lui est l'évêque de Montpellier [Charles-Joachim Colbert]. Il paraît qu'il y a à ce propos beaucoup d'écrits qui circulent et qui méritent d'être vus mais Vernet n'en a vu aucun tant à cause de la campagne que de son manque de liaisons avec les gens qui débitent ces sortes de contrebande. Le père Le Courayer est foudroyé de toute part; on dit que le Concile d'Embrun va se prononcer contre son ouvrage [Dissertation sur la validité des ordinations des Anglois]. Il reste tranquille à la campagne en attendant que l'orage soit passé. On parle d'un concile en Languedoc semblable à celui qui vient de se tenir en Dauphiné. On peut imaginer quel en sera le sujet. La compassion à l'égard de ceux qui souffrent attire plus de monde au jansénisme que les raisons des docteurs. Il est fâcheux qu'un ministère pacifique fasse des mécontents. Tout ce que Vernet sait de Beddevole, il le tient de Genève. Il sait depuis longtemps que ce n'est pas un homme sur lequel on peut compter. Il vit toujours à Saint-Germain avec Senac. Vernet laisse JA maître au sujet de deux vers français qu'il avait supprimés. Il sait que l'un des deux exemplaires du Nouveau Testament [Genève, 1726] envoyés passera par Lyon mais aimerait savoir par où transitera l'autre. [Jacques-Antoine] Arlaud fait ses compliments à JA.

Adresse

[Genève]


Lieux

Émission

Paris

Réception

Genève

Conservation

Genève


Cités dans la lettre

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