Lettre 2935 de Barthélemy Barnaud à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.B.8

Budé, Lettres, I, p.96-99, avec des omissions.

Il y ut hier un gros debat

La veille, il y a eu un débat très animé entre les députés bernois [Johann Jakob Dachs, Lerber, Elisaeus I Malacrida et Johann Anton Tillier], qui voulaient faire des remarques sur les écrits de l'Académie lausannoise au sujet du Consensus et s'attendaient à des réponses orales, et les membres de l'Académie, qui n'y ont pas consenti. Ils ont exigé que les remarques fussent mises par écrit (pour éviter tout malentendu) et ils se sont engagés à y répondre. Ils savaient par ailleurs que cela était défendu par Berne et qu'ils ne le feraient donc pas. De part et d'autre, on s'est quitté très mécontents. Aujourd'hui les membres de l'Académie sont allés faire leurs adieux aux Bernois et le débat a repris; l'Académie a persisté dans son refus et a chargé [Georges] Polier [de Bottens] de faire une représentation à Berne, ce qu'il a exécuté. Parmi les députés bernois, qui ne s'attendaient probablement pas à une réaction aussi ferme de la part de l'Académie, Tillier et Dachs se sont révélés beaucoup plus modérés que les deux autres: il est allé rendre visite à [Gabriel] Bergier et lui a dit toute l'estime qu'il avait pour lui. Malacrida a été le plus entêté, s'il pouvait, il mettrait tout en combustion. On saura dans deux semaines les conclusions du Conseil des Deux-Cents. Il se peut, pour finir, que toute l'affaire débouche sur l'abolition du Consensus. Le bailli [Anton Hackbrett] a soutenu l'Académie avec beaucoup de détermination. Les députés bernois devraient être partis à présent.

Adresse

[Genève]

Commentaire

Lieux

Émission

RĂ©ception

Genève

Conservation

Genève

Cités dans la lettre