Lettre 2891 de Jean-Frédéric I Ostervald à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe. Inédite. (F)
Bibliothèque de Genève, Ms fr 490 (f.127-128)

L'Embarras des

Ostervald remercie JA de la lettre qu'il lui a envoyée et de celle du bon archevêque [Wake] qu'il a fait copier pour lui. [Charles] Tribolet a eu une attaque de dysenterie mais il s'en est bien remis, contrairement à beaucoup de monde que la maladie enlève en ce pays. Les réflexions de l'archevêque sont très sensées et très chrétiennes et les gens raisonnables devraient tous y souscrire; malgré cela, on a agi prudemment en ne montrant pas cette lettre aux personnes qui auraient le plus besoin de la lire. Peut-être la mort de R[udolf, Johann Rudolf] changera-t-elle les choses? Il sait de source sûre que c'est lui qui, par le biais d'un banneret [Johann Anton Tillier] qu'il connaissait, a fait prendre à cette affaire le train qu'elle a prise. Il a aussi empêché que l'affaire soit discutée en Deux-Cents où la Formula aurait trouvé des opposants. Il faut donc espérer que les choses changeront en mieux. Ostervald a beaucoup de respect pour la sagesse et la modération des Messieurs de Lausanne et, en particulier, pour l'intervention de [Albert] Roy, qu'il ne croyait pas dans ces sentiments. En effet on lui avait dit que Roy n'approuvait pas les Sermons de l'ami de B[âle, sc. Samuel Werenfels] et qu'il avait dit que le sermon sur la possibilité de garder les commandements de Dieu [De la possibilité de faire la volonté de Dieu] renfermait bien des sophismes. Il transcrit ensuite un extrait d'une lettre de Rivals au ministre [Ferdinand] de Montmollin dans laquelle il est dit qu'il y a là-bas [sc. en Angleterre] des gens qui se prévalent du suffrage que reçoivent la traduction anglaise des réflexions sur le Nouveau Testament d'Ostervald ainsi que du nom de JA et d'Ostervald lui-même pour autoriser le libertinage des opinions au sujet de la religion. C'est contre leur intention que le docteur Snape a justifié à cet égard quelques auteurs anglais décédés et a dit que JA et Ostervald pourront se justifier eux-mêmes. Il feront plaisir à l'archevêque de Cantorbéry [Wake] et à l'évêque de Londres [John Robinson] en s'opposant à l'abus qu'on fait de leur nom. Ostervald est surpris de tout cela et ne sait pas de quoi on parle puisqu'aussi bien son ami que lui-même se sont toujours déclarés contre le libertinage des sentiments. JA a fait des thèses contre l'indifférence des religions [Disputatio theologica de religione] et dans sa harangue inaugurale [De theologo veritatis et pacis studioso], il a soutenu les droits de la vérité autant que ceux de la charité; Ostervald, quant à lui, a montré combien il était éloigné de cet esprit dans tous les livres qu'il a publiés. Sur quoi devraient-ils dès lors se justifier? et quels seraient les passages de leurs livres dont les libertins se prévaudraient? Il aimerait avoir l'avis de JA là-dessus. La santé de JA donne toujours des soucis à Ostervald; pour ce qui est de l'expéditeur lui-même, le repos lui a fait du bien et il doit avouer qu'il ne peut plus travailler autant qu'avant. Il aimerait savoir s'il est vrai que la version française de la Bible paraîtra bientôt [Nouveau Testament, Genève, 1726].

Adresse

[Genève]

Commentaire

Lieux

Émission

RĂ©ception

Genève

Conservation

Genève

Cités dans la lettre