Lettre 2784 de Jean-Alphonse Turrettini à Jean Drouet

Minute autographe, adressée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.6

J'ai reçû ds leur tems

Les héritiers de [Madelaine] de Pluviane ont été fort surpris de la modestie des propositions de [Benjamin] de Chauvet, bien inférieures à l'inventaire dans lequel pourtant les biens de la défunte avaient déjà beaucoup diminué. Il est difficile de s'imaginer que la valeur du domaine de Bernau et de la brasserie soit celle indiquée par de Chauvet. Il n'y a pas de raison de retrancher la dette de Raoul, puisque rien ne laisse penser qu'il s'agit d'un don de la part de Madame de Pluviane. Il faut de même qu'il agisse équitablement pour ce qui concerne la dette de [Françoise] de Martineau. Mais le motif principal du conflit demeure la prétention de de Chauvet à s'attribuer la moitié de la succession, en vertu de la donation de la mère de JA. Or, celle-ci ne pouvait pas légalement donner cette moitié qui se trouve dès lors aussi substituée que l'autre. L'interprétation de de Chauvet n'a pas de fondement et les héritiers peuvent alléguer toutes les lois qui leur donnent raison. Il faut considérer que, quand de Pluviane était en vie, sa femme voulait que la moitié de ses biens fût partagée entre les différentes branches de sa famille; on peut donc imaginer qu'elle a eu la même intention à l'égard de la totalité de ses biens. C'est du reste ce que la mère de JA a bien senti lorsque, sollicitée de divers côté à donner la moitié de sa succession à de Chauvet, craignant de faire une chose au-delà des lois, elle s'est contentée de donner "tout ce dont etc. etc." Il faudrait donc que celui-ci fît des propositions plus équitables. Pour ce qui est des héritiers, ils n'ont pas de propositions unitaires, les branches et les lieux de résidence étant différents. Les trois demoiselles Rolaz [Élisabeth, Esther et Susanne] font leurs propositions dans un billet joint à la lettre. Leur frère, Henri-Guérard Rolaz, prétend lui aussi recevoir cent écus blanc. Certains des enfants des deux frères morts, Ferdinand et Daniel, sont mineurs et on ne sait pas s'ils pourront être comptés parmi les héritiers. Pour [Élisabeth] Aguit et sa belle-sœur [Marie-Marguerite], elles ont exprimé elles-mêmes leurs intentions. Quant à JA, il tient à favoriser de Chauvet, même si celui-ci a écrit des choses très offensantes dans des lettres à sa mère; il propose que de Chauvet et lui fassent une double quittance, JA pour ce qu'il a à prétendre dans la succession de Pluviane, de Chauvet pour ce qu'il a à prétendre dans la succession de Masse (qui est inférieur à 300 écus blancs, bien évidemment). Si de Chauvet n'agrée pas cette proposition, JA la retirera et tâchera de faire valoir tous ses droits. Il demande que la lettre soit montrée à de Chauvet.

Adresse

[Berlin]

Commentaire

Lieux

Émission

Réception

Berlin

Conservation

Genève

Cités dans la lettre