Lettre 2676 de Jean-Frédéric I Ostervald à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, adressée. (F)
Bibliothèque de Genève, Ms fr 490 (f.98-99)

Budé, Lettres, III, p.135-136. Omissions.

Je vous renvoye la

Ostervald renvoie à JA une lettre de [Jean III] Sarasin dont il lui avait fait part; il l'a lue avec plaisir et pour ce qui concerne la Liturgie [Bâle, 1713] et pour les autres choses qu'elle contient. Quant à son projet d'établir à Genève une liturgie semblable à celle de l'Église anglicane, Ostervald espère que JA y trouvera davantage de facilité que lui-même. Il lui envoie une lettre de [Johann Baptista] Ott que JA pourra garder, étant autant pour l'un que pour l'autre. Le fils aîné d'Ostervald [Jean-Rodolphe II] est allé faire un tour à Zurich et voici ce qu'il raconte concernant les choses de là-bas: Zeller est accablé de douleur et dit que la mort lui serait préférable. En cas de vacance, leur ami commun [Ott (?)] pourrait bien lui succéder. Son fils a vu [Johann Jakob I] Hottinger également et lui a parlé assez librement; il lui a dit que les piétistes n'avaient pas tort en tout et qu'il faudrait reconnaître de bonne foi que la corruption est très grande et travailler à y remédier. On convient de tout mais on dit que la source de la corruption vient du manque d'orthodoxie et du fait qu'on ne lit pas les systèmes. [Hans Heinrich] Bodmer a passé 10 jours aux arrêts à la Maison de la Ville avec une amende de 220 francs. On l'accuse 1) d'avoir entretenu depuis 18 ans des correspondances avec des piétistes 2) d'avoir désapprouvé l'attitude du Conseil après les arrestations des piétistes 3) d'avoir dénoncé la conduite des ministres 4) d'avoir imprimé et débité un livre piétiste allemand intitulé "Milchkind", l'Enfant de lait (réfuté par Hottinger) 5) de ne pas avoir voulu donner un jugement définitif sur les inspirations des piétistes ni les condamner. Cependant, en dépit de tout cela, Bodmer a été fait capitaine avec 140 voix alors que l'ensemble de ses adversaires en obtenait 149. C'est une espèce de réparation mais aussi la preuve que les choses peuvent changer en très peu de temps. [Samuel] Werenfels est de retour à Bâle; Ostervald lui a écrit et parlé vivement. [François Langes de Montmirail] de Lubières vient de faire une chose excellente: il a appuyé un mémoire de la Compagnie dans lequel celle-ci demandait au roi [Friedrich Wilhelm I] d'admettre des pasteurs dans la Chambre [commise à l'administration des biens] députée à administrer les biens de l'Église et le roi a accédé à cette demande. La commission sera donc composée de deux pasteurs (Ostervald lui-même et [Charles] Tribolet), de quatre conseillers d'État, de deux bourgeois de Neuchâtel et de deux de Valangin. La chose est assez extraordinaire parce que la Compagnie avait essayé d'obtenir cela depuis longtemps sans y parvenir.

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Genève

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