Lettre 2386 de Jean I Barbeyrac Ă  Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F)
Bibliothèque de Genève, Ms fr 484 (f.145-146)

Je souhaitte... que vous

Barbeyrac espère que la santé de JA s'est améliorée grâce à l'air de la campagne et au lait d'ânesse. Quant à lui, il a été incommodé mais cela ne l'a pas empêché de continuer ses leçons publiques de même que les particulières qu'il donne aux comtes de Hohenlohe qui étaient venus exprès à Lausanne pour l'entendre et qui ont attendu tout l'hiver que sa santé s'améliorât et lui permît de reprendre son enseignement. Il avait chargé le conseiller du duc [Philippe II] d'Orléans, Nicolas-François Remond, de se renseigner auprès des médecins parisiens au sujet de ses incommodités; tous s'accordent à dire que des eaux balsamiques lui seraient utiles, de même que beaucoup de repos, un peu d'exercice et un choix d'aliments. Remond, dans sa lettre, fait un parallèle entre les médecins qui citent beaucoup Hyppocrate sans l'avoir lu et les théologiens qui ne lisent pas le Nouveau Testament mais qui, comme les premiers, font beaucoup d'ordonnances. Bignon lui a écrit, comme à JA, à propos de la bibliothèque qu'il est en train de ramasser et dans laquelle il ne peut pas faire beaucoup de choix puisqu'il s'agit d'une bibliothèque qui est à l'usage de tout le monde. Les nouveaux dialogues de Fénelon [Dialogues des morts] sont très peu connus à Paris et [Pierre I] Coste, qui est là-bas en ce moment, n'en avait pas entendu parler. Au dire d'un abbé proche de l'évêque de Cambrai, la plupart de ces dialogues ne sont pas de Fénelon et ceux qui sont de lui ont été volés par un valet de chambre, le même qui avait volé Télémaque; Fénelon en effet n'avait pas du tout songé à les publier. L'auteur des Dialogues des Dieux est un jeune homme [Rémond de Saint-Mard] ; il paraît que l'abbé du Bos a dessein de les critiquer mais qu'il y a de bons endroits. Pour ce qui concerne [Henri (?)] Fiot, dont JA lui a parlé, il l'a rencontré chez les comtes de Wartensleben et il a entendu parler de lui à Genève de manière très désavantageuse; mais, pour avoir certains patrons, il suffit de bien faire l'orthodoxe, l'orthodoxie couvrant maints péchés. Il a une fois entendu dire à des ministres qu'on devait recevoir un proposant ayant commis des scandales mais pas un autre soupçonné de sentiments particuliers. À Berlin, tout le monde est consterné par les décisions prises par le nouveau roi de Prusse [Friedrich Wilhelm I], qui fait tout ce qu'il peut pour se rendre odieux à ses sujets. Il a notamment décidé des restrictions qui touchent les officiers français aussi bien que les pasteurs; Lenfant, d'Artis et d'autres ministres y ont déjà beaucoup perdu. Ses États vont se dépeupler. Barbeyrac a là-bas un frère [Jacques II] et deux sœurs [Catherine et ?] qui ont déjà fait les frais de la nouvelle politique. La montre que JA lui a donnée fonctionne à présent très bien.

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Genève

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Genève

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Genève

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