Lettre 2302 de Jean-Frédéric I Ostervald à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, adressée. (F)
Bibliothèque de Genève, Ms fr 489 (f.382-383)

Budé, Lettres, III, p.90-91. Omissions.

Vous m'avez extremement

Ostervald s'est réjoui d'apprendre que JA allait suffisamment mieux pour se rendre de temps à autre en ville faire ses fonctions. Il remercie son ami des conseils qu'il lui a donnés sur la réponse à faire au docteur Peirce; il soulignera combien serait importante une réunification pour faire front commun contre le papisme. La situation anglaise l'afflige; elle est aussi embrouillée qu'avant la révolution de 1688 et le mal pourrait se propager dans les autres pays. Il a toujours été convaincu que la succession des Hanovre ne se ferait pas sans de grandes difficultés. Ostervald suivra aussi le conseil de JA pour ce qui concerne le chancelier [Émer] de Montmollin; il lui suggèrera de sonder en Hollande des personnes de distinction sur l'opportunité de se modérer sur les questions de la grâce et de la prédestination. Il lui avait déjà envoyé le livre de Werenfels sur la réunification [Considérations générales] ainsi que ses sermons pour les faire voir à l'évêque de Bristol [John Robinson] ; le prélat les a lus et en a été ravi. Le fils d'Ostervald [Jean-Rodolphe II] lui a parlé souvent de [Jean] Delpech et de son caractère; un homme qui est supralapsaire est capable de tout. On ne peut en effet pas croire que Dieu est l'auteur du péché et qu'il damne pour son bon plaisir une grande partie de l'humanité, et avoir de grands principes de modération et de justice. Il faut donc faire comme dit JA et laisser tomber la chose, sans donner de satisfaction à certaines gens en portant l'affaire devant la Compagnie. En effet même si celle-ci soutenait JA, la chose produirait un mauvais effet et offrirait à certaines personnes l'occasion de répandre de nouveaux soupçons. Il faut en revanche que JA écrive à l'évêque [Henry Compton], qui a des égards pour lui; en effet, tout calviniste qu'il est, il lui a communiqué l'écrit de Delpech. Ostervald en a usé de même à l'égard de Beck qui avait fait imprimer des thèses sur Rm 7 pour réfuter les Sources de la corruption d'Ostervald [Disquisitiones binæ]. Il aurait pu le réfuter mais a préféré le silence; discuter avec un docteur luthérien, c'est comme discuter avec un supralapsaire; on n'y gagne rien, surtout s'il s'agit d'un Allemand. Il n'a pas encore vu la suite de l'histoire de l'Église; il aurait voulu faire des remarques sur les ouvrages latins de l'auteur mais il a tout laissé tomber; six pages lui ont suffi pour en avoir par dessus la tête. Mirmand lui a dit, à propos de l'impression de la liturgie de Neuchâtel, qu'elle pourrait faire de la peine aux réformés de Hollande, d'Écosse etc. parce qu'elle serait très différente de celles des autres Églises réformées. Cela a fait réfléchir Ostervald qui ne voudrait absolument pas qu'une chose pareille se produisît. Qu'en pense JA? Il avait déjà pensé faire une préface pour dissiper certains préjugés mais, avant de l'imprimer, il la communiquera à JA.

Adresse

Genève

Commentaire

Lieux

Émission

RĂ©ception

Genève

Conservation

Genève

Cités dans la lettre