76 Lettres

Lettre 1837 de Isaac Jaquelot à Jean-Alphonse Turrettini

[Berlin] 10.09.1707

Je suis bien aise

Jaquelot est bien aise que la Compagnie soit satisfaite de la lettre du roi [Friedrich I, Epistola] ; on aurait pu s'expliquer plus clairement si la prudence l'eût permis. Une réunion qui ne consisterait qu'à être assemblés dans un même temple n'irait pas très loin et pourrait même faire renaître la division. Il faut faire venir les luthériens aux réformés et non l'inverse. Le seul obstacle est la prédestination et il faut donc en parler dans des termes qui n'effaroucheront pas les luthér...

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[Berlin] 10.09.1707


Lettre autographe, signée. (F)
Bibliothèque de Genève, Ms fr 487 (f.385-387)

Budé, Lettres, II, p.116-119. Omissions.


Je suis bien aise


Jaquelot est bien aise que la Compagnie soit satisfaite de la lettre du roi [Friedrich I, Epistola] ; on aurait pu s'expliquer plus clairement si la prudence l'eût permis. Une réunion qui ne consisterait qu'à être assemblés dans un même temple n'irait pas très loin et pourrait même faire renaître la division. Il faut faire venir les luthériens aux réformés et non l'inverse. Le seul obstacle est la prédestination et il faut donc en parler dans des termes qui n'effaroucheront pas les luthériens. C'est le dessein qu'il a eu en prenant la plume contre Bayle, comme on peut le voir dans le dernier chapitre de la Réponse aux Entretiens, ouvrage qu'il aurait envoyé à JA si les frais de port n'avaient pas coûté plus que le livre lui-même. Pour réussir dans l'entreprise, il faut commencer par les États de Hollande pour obtenir d'eux que les ecclésiatiques n'usent plus de sévérité contre les pasteurs modérés. Il espère porter la Cour cet hiver à faire quelques démarches dans ce sens-là. La reine de la Grande-Bretagne [Anne Stuart] pourrait faire de même, toujours sans éclat. Il ferait lui-même le voyage, en dépit de son infirmité, bien que l'on sache les dispositions des théologiens de ce pays-là. Si on engage la Hollande dans cette voie, Genève et la Suisse suivront. Il faut faire cette demande pendant la guerre afin que les politiques ne s'y opposent pas. Il faudrait que JA en dise quelque chose à [Ernst] de Metternich puisqu'il faut reconnaître qu'il n'est pas aisé de mettre en mouvement cette machine-là. Leur ami commun [David II Ancillon] pourrait être utile soit auprès de l'ambassadeur soit en écrivant au comte de Wartemberg sur les avis reçus. Il ne faut faire paraître aucune intelligence entre Jaquelot et JA. Quand l'affaire sera en train, on tâchera d'entretenir le mouvement. Toutes les fois qu'on parle avec les luthériens, ils prétextent les théologiens hollandais; il en a encore fait récemment l'expérience lors d'un entretien avec l'ambassadeur de Suède [Rosehane]. Il n'a pas encore reçu les exemplaires [du De pace protestantium] dont parle JA; mais le secrétaire d'État [Amerlin] lui a dit qu'on en avait déjà écrit à la Cour et qu'il faudrait même envisager une récompense pour JA. Jaquelot répliqua que tel n'était absolument pas le but de JA mais qu'il recevrait néanmoins avec joie une médaille, ce qui se fera. Le ministre qui a écrit à JA est un honnête homme dont il n'y a rien à craindre, mais il communiquera à l'évêque [Ursinus] le contenu de ses lettres et l'évêque les transmettra à d'autres dont Jaquelot ne peut répondre. Il faut que JA prenne des mesures. [Daniel-Ernst] Jab[lonski] lui a dit deux jours auparavant qu'il avait reçu la lettre de l'un des collègues de JA; on a convenu qu'il faudra essayer de l'apprivoiser. L'affaire de Neuchâtel est finie; on a augmenté la pension du ministre [Rosselet] de 200 écus; la lettre n'a pas été interceptée, sa mère a l'original. Mais l'un de ses parents, hostile au roi, en avait copié quelques lignes et l'affaire s'était compliquée. Il s'agit au fond d'un honnête homme et d'un bon prédicateur mais un peu brouillé avec leur ami commun. Jaquelot, qui les aime tous les deux, tâchera de les réconcilier. Pour une question de sécurité, il se sert d'une main étrangère pour le dessus; JA devra envoyer sa lettre, bien cachetée, à l'adresse d'Ancillon. Dans un PS, il ajoute qu'il croit que la triste nouvelle du siège de Toulon empêchera le voyage de [François Langes de Montmirail] de Lubières. Il n'a pas encore vu le dernier livre de La Placette [Réponse à deux objections] mais on lui a dit que c'était un ouvrage pitoyable, scolastique et fait à contre-temps.

Adresse

[Genève]


Lieux

Émission

Berlin

Réception

Genève

Conservation

Genève


Cités dans la lettre

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