6 Lettres

Lettre 1808 de Jean-Frédéric I Ostervald à Jean-Alphonse Turrettini

[Neuchâtel] 06.07.1707

Loué soit Dieu

Ostervald était inquiet pour la santé de JA et il est ravi d'apprendre qu'il se porte mieux. Il est aussi content que JA ait décidé de faire imprimer sa dernière harangue [De componendis] et de la dédier au R[oi] de P[russe] [Friedrich I] ; cela produira sûrement un bon effet. [David II] Ancillon lui écrira ses pensées et celles du comte [Ernst] de Metternich à ce sujet. Il est bon qu'on joigne à la harangue la lettre de la Compagnie [Lettre des pasteurs] et la réponse du roi [E...

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[Neuchâtel] 06.07.1707


Lettre autographe. (F)
Bibliothèque de Genève, Ms fr 489 (f.200-201)

Budé, Lettres, III, p.57-60.


Loué soit Dieu


Ostervald était inquiet pour la santé de JA et il est ravi d'apprendre qu'il se porte mieux. Il est aussi content que JA ait décidé de faire imprimer sa dernière harangue [De componendis] et de la dédier au R[oi] de P[russe] [Friedrich I] ; cela produira sûrement un bon effet. [David II] Ancillon lui écrira ses pensées et celles du comte [Ernst] de Metternich à ce sujet. Il est bon qu'on joigne à la harangue la lettre de la Compagnie [Lettre des pasteurs] et la réponse du roi [Epistola]. D'après Ancillon, on pourrait aussi y ajouter la lettre du comte de Metternich [Lettre de Son Excellence] mais Ostervald ne sait pas si cela serait une bonne idée. Il dira cela à Ancillon quand il le verra mais, pour les raisons que JA connaît bien, il ne peut pas le voir souvent. On est en effet obligé d'avoir la même attitude à l'égard de tous les prétendants; ainsi en a décidé la Compagnie, pour ne pas perdre la confiance du peuple. C'est pour cela aussi qu'il ne peut rencontrer aussi souvent qu'il le voudrait l'ambassadeur de P[russe] [Ernst de Metternich]. On s'est engagé par serment à ne rien recevoir des prétendants ni de leurs émissaires et à ne pas manger avec eux. Il est donc obligé d'avoir cette attitude à l'égard d'Ancillon aussi, auquel il n'a pas osé offrir une chambre. On a jeûné dans tout le pays et le peuple en a été très touché. On espère que Dieu sera avec eux, comme il l'a été avec leurs pères; c'est sur cela qu'ils ont prêché. La ville est tellement remplie d'étrangers qu'ils ne savent pas où loger; et pourtant la grande affluence sera pour l'ouverture des États dans quinze jours. On ne sait pas si c'est à ce moment là que les prétendants avanceront leurs droits; c'est un grand chaos. Ostervald est reconnaissant à JA de lui avoir dit sincèrement ses sentiments qu'il partage entièrement. Il est ravi d'apprendre que peut-être JA fera le voyage de Neuchâtel; il l'invite à loger chez lui. Si, comme Ancillon l'a dit, Son Excellence veut l'avoir chez lui, Ostervald sera obligé de le voir rarement, tandis qu'on verrait du mystère dans son voyage. Ces inconvenients n'existeraient pas s'il allait loger chez l'expéditeur sans tenir compte du fait qu'en allant loger ailleurs on dirait que celui-ci n'est pas aussi étroitement lié à JA qu'on le prétend. D'ailleurs, que ferait JA chez Son Excellence, qui est très occupé et dont la maison est toujours remplie de gens? Le roi de Prusse a écrit à la Compagnie de Neuchâtel une lettre très obligeante à laquelle celle-ci va répondre demain. On dit que de La Closure viendra pour soutenir le prétendant français [Conti] contre les étrangers et notamment le roi de Prusse. La conjoncture est délicate et les circonstances ne sont guère favorables à ce souverain: en effet l'Allemagne n'est pas dans un bon état, les choses vont mal en Espagne et on a un voisin puissant. On ne peut vraiment pas dire comment les choses tourneront. On attend le prince de C[onti] mais on ne sait pas s'il viendra. Ostervald fait la révérence au comte de Metternich qui l'a charmé; il parle de JA dans des termes pleins d'estime et de confiance. Ostervald est surpris qu'à Londres on traite sérieusement l'affaire des prophètes. Les jours se passent en visites reçues et rendues et souvent il s'agit d'entretiens gênants; il est tout le temps distrait par ce genre de chose et il en ressent du chagrin. Le temps est limité et il faut aussi prêcher et vaquer aux autres occupations nécessaires; il serait content d'être confiné dans les montagnes jusqu'à la fin de cette affaire. Il ne sait pas comment il pourra tenir si cela doit durer longtemps. Mais en dépit de tout, il veut continuer à écrire à JA et ne veut pas que son fils [Jean-Rodolphe II] se charge de cette correspondance.

Adresse

[Genève]


Lieux

Émission

Neuchâtel

RĂ©ception

Genève

Conservation

Genève


Cités dans la lettre

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