Lettre 621 de Barthélemy Micheli du Crest à Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe. Inédite. (F)
Bibliothèque de Genève, Ms fr 488 (f.264-265)

Le Mauvais temps qu'il

À cause du mauvais temps, on n'a reçu que vendredi passé la lettre de JA datée du 28 février ainsi que son billet du 7 mars; les deux montrent qu'il n'y a encore rien de certain concernant son passage. Celui-ci peut avoir eu l'impression que la famille était impatiente de le voir se mettre en route mais ce serait une fausse impression; en effet, ils ont toujours redouté qu'il passe la mer au cours d'une saison encore déréglée. Au fond, il est bon que JA ait pu se préparer calmement au départ. Micheli comprend aussi que JA ait eu de la peine à s'y résoudre mais il ne faut pas qu'il considère cela comme une affaire sans retour. Il a eu beaucoup de satisfaction pendant ce séjour et son adieu ne doit pas forcément être éternel. Il est pourtant nécessaire à présent d'achever le voyage et il y a encore beaucoup de choses dont il pourra tirer de l'utilité. Il y a aussi des affaires qui l'appellent à la maison, sans parler de sa santé. Pendant deux ans, il a respiré un air humide et froid qui ne lui convient guère. L'air de Paris devrait lui faire du bien. Avant son arrivée à Paris, le procès de son oncle [Bénédict II Turrettini] devrait avoir été jugé et il ne devrait pas avoir à le solliciter. [Pierre] Stoppa et [Étienne] Pavillon s'en occupent. Pour la place laissée vacante par [Otto] Korn, Micheli a su que l'Église pensait à [Theodor] Gernler; elle doit même lui en avoir écrit. Il ne devrait pas refuser une telle occasion. JA a-t-il des nouvelles de [Jean-Antoine] Dautun et de son ministère à Hambourg? Il n'écrit plus à Genève et pourtant il eût fallu qu'il sût que l'Église de Francfort, qui est considérable, cherchait un pasteur. Cette Église a même écrit à celle de Genève pour solliciter quelques candidatures et des jeunes se sont présentés mais ils ne seront probablement pas pris puisqu'on cherche un homme sage, comme Dautun justement. Après plusieurs vicissitudes, la vacance de [Jacques I] Flournois a finalement été réglée au profit de [Jean-Antoine] Fatio qui a eu l'Église de Chêne, dont le ministre [Étienne II Decarro] avait pris l'Église de Bossey que [Melchisedec I] Pinault avait recherchée pour son fils [Pierre] avec l'appui de la famille de [Jean] Rocca, à qui on avait promis son poste. [Barthélemy] Franconis est ici depuis quelque temps et il sent bien l'élève d'un grand homme; on ne l'a pas encore entendu prêcher. Micheli remercie JA de ce qu'il dit du socinianisme; il en régalera Ingrand. Il doute que les athlètes [Isaac Du Bourdieu et Graverol] que JA leur oppose soient assez forts pour de tels géants. Il n'y a encore rien de déterminé du côté des armées. Les Français publient qu'on va faire le siège de Casale et cela se pourrait bien mais si le sentiment du duc de Savoie [Victor-Amédée II] prévaut, il n'en sera rien. Les armées devraient être grosses de part et d'autre. Les Suisses sont en paix et il semble que les Grisons aient accordé quelques compagnies à Valkenier. Pour les nouvelles de Genève, il n'y a rien de spécial à signaler: on a eu plusieurs malades mais pas de morts considérables. Une cousine Micheli est morte à Saconnex d'une maladie dont elle semblait remise. Le frère de Micheli [Jacques] a eu la goutte, ce qui l'empêcha de partir ainsi que Benjamin Micheli qui a eu de la fièvre.

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[Angleterre]

Commentaire

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Émission

RĂ©ception

Angleterre

Conservation

Genève

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