5000 Lettres

Lettre 141 de Jean-Philippe Du Noyer à Jean-Alphonse Turrettini

Londres 01.11.1689 [22.10/01.11.1689 (?)]

Je recus fort promptement

JA aura déjà appris par les nouvelles publiques que cinq cents hommes d'Enniskilen ont défait près de six mille soldats de l'armée du roi Jacques [II Stuart], capturé trois colonels, enlevé près de huit mille têtes de bétail et fait prisonniers 400/500 ennemis. Cela laisse espérer que les affaires se termineront bien vite. [Frédéric-Armand] de Schomberg devrait bientôt recevoir des renforts de cavalerie, en quoi consiste l'essentiel des forces du roi Jacques. Cela ne l'a pourtant pas empêché de...

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Londres 01.11.1689 [22.10/01.11.1689 (?)]


Lettre autographe, signée, adressée. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.D.20


Je recus fort promptement


JA aura déjà appris par les nouvelles publiques que cinq cents hommes d'Enniskilen ont défait près de six mille soldats de l'armée du roi Jacques [II Stuart], capturé trois colonels, enlevé près de huit mille têtes de bétail et fait prisonniers 400/500 ennemis. Cela laisse espérer que les affaires se termineront bien vite. [Frédéric-Armand] de Schomberg devrait bientôt recevoir des renforts de cavalerie, en quoi consiste l'essentiel des forces du roi Jacques. Cela ne l'a pourtant pas empêché de se rapprocher de l'ennemi qui n'a pas songé à l'attaquer malgré l'inégalité des forces. On ne sait pas encore si les Danois sont arrivés mais cela ne saurait tarder car l'envoyé de Danemark [Forest-Suzannet], qui va commander la cavalerie, doit partir le lendemain. Il y a eu une espèce de conjuration dans l'armée des réfugiés français d'Irlande. Du Noyer l'a su par Plantat qui a consolé les mourants. Un gentilhomme d'une maison distinguée du Poitou, nommé Roche-Guillaume, ayant été condamné par les commissaires à restituer cinq cents louis, donnés pour lever une compagnie dont on ne fut pas satisfait, se retira en Hollande où il finit, poussé par la misère ou d'autres considérations, par s'enrôler comme simple soldat. Il fit des merveilles et se distingua par son intrépidité. Cependant il conçut le dessein de se remettre bien à la Cour de France et écrivit deux lettres, l'une au roi Jacques et l'autre à d'Avaux [ambassadeur de France auprès de Jacques II Stuart], en leur promettant le retour de quatre ou cinq cents déserteurs français à qui il avait démontré que leurs engagements étaient contraires à leur religion. Le porteur de la lettre fut pris avec quatre camarades et ils furent pendus avec leur chef. On donna ordre à tous les capitaines de se séparer des papistes qui étaient dans leurs compagnies - en tout 250 identifiés - et on les conduisit dans une ville où ils sont gardés. Du Noyer raconte ensuite comment [Étienne (?)] Casaubon, lieutenant colonel du régiment de de Schomberg, alors qu'il escortait des fourrageurs, put éviter à sa petite troupe une confrontation avec un parti ennemi largement supérieur en nombre. À la dernière assemblée du Parlement, le roi [Guillaume III] fit un très beau discours, tout en demandant de l'argent. Il expliqua que ses armées lui coutaient cher ainsi que l'entretien de ses alliances. Il promit de rendre compte de tout l'argent qu'il avait dépensé ou dépenserait. On dit en Angleterre que les soupçons sont grands au sein des Cantons suisses. L'expéditeur craint que les gazettes ne débitent des mensonges sur les mouvements du gouverneur du Milanais [Fuensalida] et les affaires des Vaudois; il a communiqué la lettre de JA sur cela à bien des gens importants. Le régiment de volontaires que la ville offre au roi sera prêt dans quelques jours.

Adresse

Genève


Lieux

Émission

Londres

Réception

Genève

Conservation

Genève


Cités dans la lettre

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