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Lettre 1463.1 de Jean-Frédéric I Ostervald à Jean-Alphonse Turrettini

Neuchâtel 14.03.1703

Pour répondre à ce que vous

En réponse à ce que JA lui a demandé, Ostervald précise qu’il a écrit, en diverses occasions, à la Société de Londres [SPCK] ainsi qu’à son secrétaire et à certains de ses membres, tels que [John] Chamberlayne, Wanley et [Jean] Masson. Pour les titres, il ne connaît que ceux qu’il a mis dans la dédicace de son Catéchisme. Il sait ce qu’ils demandent à ceux avec qui ils correspondent : coopérer à la réalisation des desseins de la Société et contribuer au progrès de la connaissance chrétienne, not...

Neuchâtel 14.03.1703


Lettre autographe, signée, adressée. (F)
Bibliothèque de Genève, TR 52, f.25-25

Louis Tronchin, Jean-Frédéric Ostervald : correspondance, 1683-1705, éd. O. Fatio et P.-O. Léchot, Neuchâtel, Éditions Alphil, 2016, Annexe 21, p. 662-665.


Pour répondre à ce que vous


En réponse à ce que JA lui a demandé, Ostervald précise qu’il a écrit, en diverses occasions, à la Société de Londres [SPCK] ainsi qu’à son secrétaire et à certains de ses membres, tels que [John] Chamberlayne, Wanley et [Jean] Masson. Pour les titres, il ne connaît que ceux qu’il a mis dans la dédicace de son Catéchisme. Il sait ce qu’ils demandent à ceux avec qui ils correspondent : coopérer à la réalisation des desseins de la Société et contribuer au progrès de la connaissance chrétienne, notamment en ce qui est de l’instruction des enfants, de la réforme des mœurs, de la réunification entre les protestants et de l’uniformisation du culte. Dans la belle lettre latine que la Société a envoyée aux ministres de l’Église helvétique, ils insistent tout particulièrement sur l’uniformité du culte. La Société souhaite aussi être informée par ses correspondants de ce qui se passe dans chaque pays sur le plan religieux ; Ostervald l’a toujours renseignée à ce propos et elle lui a été très reconnaissante. Un an en arrière, Chamberlayne l’a même prié de mettre par écrit ses pensées sur le culte et de les envoyer en Angleterre. Ostervald y a travaillé mais ce qu’il a fait ne mérite pas d’être transmis dans ce pays-là ; il leur enverra en revanche le projet de ce qu’on a l’intention d’établir à Neuchâtel pour le culte quotidien. Les ouvrages que JA lui a prêtés lui seront très utiles ce propos. Il a terminé le livre qu’il a rédigé sur le culte ; il le montrera à Zurich et à Bâle où il ira au mois d’avril. La Société s’occupe également de distribuer des livres de piété, ce qui fait bien avancer la connaissance religieuse. À Neuchâtel on a distribué des Psaumes nouveaux, des recueils de passages ainsi que 400 exemplaires de son Catéchisme [1702]. Dès qu’il sera de retour de son voyage, il travaillera à un abrégé. Les troubles occasionnés par son Catéchisme ne sont pas complètement finis. L[eemann], Suicer [Schweizer] et deux ou trois autres ministres de Zurich voudraient qu’Ostervald s’explique et se justifie ; mais ils ont si mal agi envers lui qu’ils ne méritent pas d’égards. Ostervald respecte les magistrats mais pas les ecclésiastiques qui du reste peuvent être très mal traités par les autorités politiques. Ils ne lui ont pas fait signe et n’ont pas rendu son manuscrit. Ostervald attend avec impatience l’avis de la Compagnie des pasteurs de Genève sur la proposition qu’on a faite à Neuchâtel de rétablir les fêtes de Noël et de l’Ascension ; ils vont en discuter dans huit jours. Dire que le culte a des a bien de défauts c’est s’exprimer encore très modérément. Genève a pris une bonne résolution en établissant partout des maîtres d’école ; on y songe aussi à Neuchâtel mais les fonds manquent ; on ne doit rien espérer des magistrats pour la campagne. Il partage l’opinion de son correspondant à l’égard des prosélytes mais cela demande de gros fonds ; et puisque les trois quarts, surtout parmi les moines, sont des fripons, il est difficile qu’on réussisse. Il faut reconnaître qu’il s’est fait un grand renoncement avec la Réforme et on voit la difficulté qu’il y a maintenant à rétablir les choses ; il y a un manque d’autorité, de correspondance et de biens, l’Église n’a plus de revenus, les ministres sont faibles et leur ignorance, leurs préjugés et leurs passions constituent des obstacles quand on veut remettre les choses sur un bon pied. On ne peut pas tout dire par écrit ; c’est pourquoi il demande à JA de lui dire s’il y a des choses dont Ostervald pourrait s’entretenir avec les amis de Bâle et de Zurich. [Samuel] Werenfels lui a écrit récemment qu’il y a beaucoup de choses à dire sur l’Église qu’il est important pour les deux qu’il connaisse.

Adresse

Genève


Lieux

Émission

Neuchâtel

RĂ©ception

Genève

Conservation

Genève


Cités dans la lettre