257 Lettres

Lettre 4905 de Hans Kaspar II Escher à Jean-Alphonse Turrettini

Zurich 07.11.1736

J'ay bien... en son

Escher a tardé à répondre à la dernière lettre de JA parce qu'il est allé à la campagne pour les vendanges. La meilleure partie des vignobles a été abîmée lors de la gelée du 16 mai; les dégats ont été tels que certains villages, pourtant très riches en vignes, n'ont même pas ouvert les pressoirs. Ailleurs, et notamment près du lac, les vendanges ont été par contre assez abondantes, ce qui fait que le vin n'a pas enchéri. La qualité du vin nouveau est médiocre, tirant davantage sur le bon que su...

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Zurich 07.11.1736


Lettre autographe, signée. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Gd.E.5

Budé, Lettres, II, p.33-34. Omissions.


J'ay bien... en son


Escher a tardé à répondre à la dernière lettre de JA parce qu'il est allé à la campagne pour les vendanges. La meilleure partie des vignobles a été abîmée lors de la gelée du 16 mai; les dégats ont été tels que certains villages, pourtant très riches en vignes, n'ont même pas ouvert les pressoirs. Ailleurs, et notamment près du lac, les vendanges ont été par contre assez abondantes, ce qui fait que le vin n'a pas enchéri. La qualité du vin nouveau est médiocre, tirant davantage sur le bon que sur le mauvais. Quand Escher donne des avis sur Genève, il n'approuve pas le parti dominant mais aimerait exciter l'attention de son correspondant à parer les coups. Il appelle la belle bourgeoisie non pas les chefs du parti mais la multitude d'honnêtes gens qui errent de bonne foi. Il a vu une lettre du chevalier Schaub à Son Excellence [Hieronymus] d'Erlach sur les affaires genevoises; il estime beaucoup Schaub et encore plus [de Pesmes] de Saint-Saphorin mais il voit une impossibilité à faire goûter leurs idées à Berne, qui dirige le Canton de Zurich dans cette affaire. Ce n'est pas le manque de respect pour le roi [George II] ni la désaffection pour la ville de Genève qui forme cette impossibilité mais la nature de l'affaire et l'expérience de ce qui est faisable ou pas dans une république. Le malheur de la Grèce a été que certaines villes ont voulu régler à leur guise le gouvernement des autres républiques. Aucune république ne peut subsister avec un gouvernement contre le gré de la généralité. Dans le Xe tome du Recueil historique d'actes, Rousset a publié deux harangues qu'Escher a adressées aux Trente-Quatre; la publication est pleine d'erreurs et d'omissions et on lui fait dire des sottises. On passe par exemple sous silence les exhortations qu'il a faites à ces messieurs pour qu'ils reviennent à l'obéissance et on exagère les douceurs: il n'a jamais qualifié leurs discours de gracieux. Si on voulait publier les discours d'Escher, il aurait fallu en demander une copie mais aucune démarche n'a été faite auprès de lui. Il méprise la réputation; sans cela il aurait écrit à Rousset pour le désabuser. À la sollicitation de l'empereur [Karl VI], Zurich a résolu de révoquer les trois Compagnies que la ville avait à son service. Le Canton de Bâle est un peu en peine du bruit qui court que l'empereur veut faire passer un corps de ses troupes par leur territoire pour raisonner les sujets de l'évêque de Bâle [Reinach-Hirzbach]. Un certain Pierre Fiez, cordonnier, demeure à Genève, au faubourg Saint-Gervais, chez le pasteur de Roches. Ses parents sont des honnêtes gens, voisins campagnards d'Escher, et celui-ci recommande le garçon à JA.

Adresse

[Genève]


Lieux

Émission

Zurich

Réception

Genève

Conservation

Genève


Cités dans la lettre

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