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Lettre 4824 de Jean-Alphonse Turrettini à Hans Kaspar II Escher

Genève 06.12.1735

J'eus l'honneur de Vous

Depuis le temps de la dernière lettre que JA a envoyée à Escher et dans laquelle il lui racontait, entre autres, ce qui s'était passé au Conseil général à propos de [Jacques-Barthélemy] Micheli, il y a eu d'autres rebondissements. On a fait notamment courir de main en main une infame satire contre l'élection de [Pierre] Mussard à la charge de conseiller et contre la condamnation de Micheli, les deux faits étant mis en parallèle comme étant également odieux à la bourgeoisie. Pourtant, à la suite...

Genève 06.12.1735


Lettre autographe, signée. Inédite. (F)
Zentralbibliothek (Zürich), FA v.Wyss III.102 (27)


J'eus l'honneur de Vous


Depuis le temps de la dernière lettre que JA a envoyée à Escher et dans laquelle il lui racontait, entre autres, ce qui s'était passé au Conseil général à propos de [Jacques-Barthélemy] Micheli, il y a eu d'autres rebondissements. On a fait notamment courir de main en main une infame satire contre l'élection de [Pierre] Mussard à la charge de conseiller et contre la condamnation de Micheli, les deux faits étant mis en parallèle comme étant également odieux à la bourgeoisie. Pourtant, à la suite de plaintes présentées par plusieurs bourgeois bien intentionnés au procureur général [Jean Du Pan] et par celui-ci au Conseil, le libelle a été condamné à être brûlé par la main du bourreau, avec promesse de 200 écus à qui révélerait le nom de l'auteur. En même temps, on emprisonna deux copistes [Bourrit et Pleince] qui avaient fait des copies du libelle et une troisième personne [Rittel] censée pouvoir fournir des renseignements. Mais il s'est fait soudainement un attroupement de 300/400 personnes qui demandaient la libération des prisonniers, ce qu'on fut obligé de faire. Une lettre non signée du 26 novembre [d'Escher lui-même] et qu'il n'a communiquée qu'à [Gabriel] Grenus lui a appris le projet de lettre conçu à Berne, qui irait certainement contre la dignité des Cantons et qui serait directement opposée aux lettres précédentes. Ainsi on est à Genève très reconnaissant à ceux qui ont empêché l'envoi de cette missive. Si on en écrit une, elle devrait faire sentir la nécessité de la soumission aux lois et aux magistrats et celle d'une réunion sincère. Réitérer certaines choses ne peut qu'être utile. Tant mieux du reste si on arrive à une députation. LL.EE. de Berne ont envoyé au Conseil le procès-verbal d'un tambour, nommé Gaudar qui, il y a un an, avait débité la nouvelle qu'un secours de Berne avait été commandé pour Genève. Interrogé à Lausanne, cet homme avoua que c'était Mademoiselle Rothmund et le ministre L[éger, Michel] qui l'avaient suborné pour parler ainsi contre la vérité et contre sa conscience. Voilà un des grands ressorts dont on se servit pour opérer la triste scène du 6 décembre 1734. Lors de la députation dont Escher a fait partie, on a été trop retenu dans les discours sur ces gens-là. Les nouvelles agitations devraient fournir aux autorités confédérales une bonne occasion d'envoyer une lettre.

Adresse

[Zurich]


Lieux

Émission

Genève

Réception

Zurich

Conservation

Zurich


Cités dans la lettre