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Lettre 1947 de Jean-Alphonse Turrettini à Horace-Bénédict Turrettini

[Satigny (Genève)] 26.10.1708

Jamais Lettre ne m'a

Jamais lettre n'a autant surpris JA que celle qu'il a reçue avant hier d'Horace-Bénédict Turrettini et il se demande à quoi il doit les duretés et les piques qu'elle contient puisque toute l'affaire se résume à la demande d'une clé qui lui est due – comme Horace-Bénédict en convient – et qui n'a d'autres inconvénients que d'épargner aux valets du destinataire d'aller en chercher une en cas de besoin. Son cousin lui reproche le grand désordre provoqué par le passage du chariot de JA, sans tenir c...

[Satigny (Genève)] 26.10.1708


Minute autographe. Inédite. (F)
Archives de la Fondation Turrettini (Genève), 1/Ga.4.3


Jamais Lettre ne m'a


Jamais lettre n'a autant surpris JA que celle qu'il a reçue avant hier d'Horace-Bénédict Turrettini et il se demande à quoi il doit les duretés et les piques qu'elle contient puisque toute l'affaire se résume à la demande d'une clé qui lui est due – comme Horace-Bénédict en convient – et qui n'a d'autres inconvénients que d'épargner aux valets du destinataire d'aller en chercher une en cas de besoin. Son cousin lui reproche le grand désordre provoqué par le passage du chariot de JA, sans tenir compte que pendant la vie de son oncle [Bénédict II Turrettini] et de son père [François], on passait librement dans le Clos, sans plainte aucune. Il se trouve que, depuis que JA est responsable du domaine, son chariot n'a passé que deux fois, comme ses domestiques le lui ont confirmé. Si son cousin lui refusait le passage, il se conduirait à son égard comme il pourrait à peine le faire avec un étranger quelconque et comme JA lui-même ne le ferait pas avec son pire ennemi. La meilleure manière de ne pas être importuné par ces passages est de tenir le chemin des Gringes [?] en bon état. Pour ce qui est de l'autre reproche, il est vrai que ses domestiques passent continuellement par le Clos mais il faut dire qu'en tant que voisins et parents, il y a toujours eu jusqu'à présent une très grande liberté de communication entre les deux maisons et JA a toujours regardé avec plaisir que les ouvriers et les valets d'Horace-Bénédict passent de son côté lorsqu'ils doivent se rendre dans le village. Si les domestiques de son cousin avaient besoin de faire passer les chariots sur ses fonds, il n'y verrait aucun inconvénient. Horace-Bénédict lui reproche aussi de devenir très pointillieux; il ne voit pas en quoi il le serait puisqu'il s'est limité à demander une clé dont il avait déjà l'usage. Une preuve qu'il n'est pas tel que son cousin le dépeint, c'est la conversation qu'ils ont eue en début d'année en présence de [Robert] Rilliet et dont JA n'a pas eu le retour qu'il avait espéré. Ce qui le blesse le plus, c'est que son correspondant l'accuse de ne pas tenir à son amitié alors qu'il ne souhaite rien d'autre au monde que de vivre en paix avec lui et cela malgré la manière peu obligeante dont il lui a écrit. Mais en l'état actuel, il comprend qu'ils seront meilleurs amis s'ils ne se parlent ni ne s'écrivent jamais sur leurs affaires; c'est donc la dernière fois qu'il lui parle de cela. Pour ne plus l'incommoder, il ne sera plus à sa charge pour la partie de 10'000 francs que feu son oncle lui a laissés et dont Horace-Bénédict s'était occupé l'année dernière.

Adresse

[Satigny (Genève)]


Lieux

Émission

Satigny (Genève)

RĂ©ception

Satigny (Genève)

Conservation

Genève


Cités dans la lettre