Lettre 4812 de Philippe Rochemont Ă  Jean-Alphonse Turrettini

Lettre autographe, signée. Inédite. (F)
Bibliothèque de Genève, Ms fr 492 (f.160-161)

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De Rochemont remercie JA d'avoir donné au public son histoire ecclésiastique. Il s'est aventuré à la traduire pour satisfaire au désir de la princesse Marie[-Amalia de Hesse-Kassel], sœur du prince Friedrich [II], à qui JA l'avait dédiée. Mais il s'est heurté à deux difficultés : tout d'abord son incapacité personnelle (cela fait 20 ans qu'il est en Allemagne et, s'il a oublié sa langue, il n'en a pas pour autant appris correctement celle du pays) ; en deuxième lieu, le style de JA, si mâle et si nerveux dans sa grande clarté, qu'il n'a pas trouvé les mots français adéquats pour le rendre. On voudrait ici que cette traduction fût corrigée et imprimée mais de Rochemont doute que cela puisse se faire à moins de la refondre et d'avoir la liberté de donner des tours français au latin magnifique de JA. Il soumet le tout au jugement du Genevois qui décidera après avoir vu les cahiers dont [Léonard (?)] Burlamaqui se chargera. JA s'intéresse aux Églises vaudoises auxquelles feu le landgrave [Karl VIII] avait accordé une pension pour faire étudier à Marbourg un proposant qui pût ensuite servir les Églises de sa patrie. Le premier à avoir joui de ce bénéfice a été Gonet mais on prétend qu'après avoir terminé ses études il n'est pas retourné dans sa patrie et qu'il est parti ailleurs. Cela a passablement irrité les professeurs de Marbourg qui seraient ravis de se débarrasser de cette fondation. Le successeur de Gonet [Puy (?)] a étudié trois ans à Marbourg mais n'a pas eu, semble-t-il, une conduite très régulière. De Rochemont ne sait pas sur quel fondement on a fait courir le bruit à Marbourg qu'on n'aurait plus d'étudiants vaudois mais ce qui est sûr c'est que [Johann Christian] Kirchmeyer, professeur de théologie, en a parlé dans ces termes au collègue de de Rochemont Couderc; à la suite de cela, un pasteur français de la ville a demandé cette place pour son fils. Le Conseil d'État a demandé un rapport à l'Université qui a répondu 1) que le proposant vaudois avait terminé les trois ans et qu'il fallait donc qu'il s'en aille 2) qu'il était convenable d'accorder un stipendium au fils du pasteur français. De Rochemont estime donc que si les Églises vaudoises veulent conserver cette place, il faut qu'ils présentent un nouveau candidat et demandent au roi [Friedrich Wilhelm I (?)] la continuation de cette grâce. Il y a ici une douzaine de petites Églises de campagne qui rapportent chacune environ 90 écus pièce de rente outre quelques autres avantages. On manque toujours de ministres pour ces Églises et les quelques-uns qu'on a obtenus dans le temps de Lausanne n'ont pas donné entière satisfaction. C'est pourquoi de Rochemont demande à JA s'il y aurait à Genève quelques candidats susceptibles de remplir ces charges. Les pensions sont payées par le souverain et consistent en argent, blé, bois et une maison avec jardin.

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